Les rebelles en Syrie ont chassé, mercredi 1er avril, les forces du régime du dernier poste frontalier avec la Jordanie, prenant de facto le contrôle de la frontière entre les deux pays, selon une ONG.
Dans une nouvelle victoire en une semaine face au régime sur le front sud, des groupes rebelles islamistes et modérés ont pris le passage frontalier de Nassib, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Une source de sécurité a confirmé que "l'armée syrienne s'est retirée" du poste qui a été fermé du côté jordanien en raison des combats. L’assaut pour le prendre avait commencé mardi. La branche syrienne d'Al-Qaïda, le Front al-Nosra, s'est jointe à la bataille mercredi, selon l'OSDH.
"Il n'y a plus de présence gouvernementale syrienne à la frontière jordanienne", a indiqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Nassib était le seul poste frontalier avec la Jordanie resté sous contrôle loyaliste, après la capture d'un premier point de passage, Al-Jamarek, en octobre 2013. C'est par le poste Nassib, appelé Jaber du côté jordanien, que transitent les marchandises produites dans le secteur gouvernemental, à destination de la Jordanie puis du Golfe.
L’EI pour la première fois dans Damas
La zone frontalière avec la Jordanie, située dans la province de Deraa – berceau de la révolte contre le régime de Bachar al-Assad en mars 2011 – a été le théâtre de nombreuses batailles ces deux dernières années durant lesquelles les insurgés avaient pu s'emparer d'une grande partie de la frontière, à l'exception du passage de Nassib.
Ailleurs, dans ce pays en guerre depuis plus de quatre ans, l’organisation jihadiste de l’État islamique (EI) a pénétré pour la première fois dans le sud de Damas, un fief du régime de Bachar al-Assad, en s'emparant d'une grande partie du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk.
Dans un communiqué, l'Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) a demandé "fermement à toutes les parties d'assurer la protection des civils à Yarmouk, de mettre fin aux combats, et de revenir à une situation permettant à ses équipes d'aider les habitants".
Enfin, l'armée, aidée du Hezbollah libanais, a conquis des hauteurs dominant Zabadani, ville rebelle à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Damas et frontalière du Liban. Selon une source de sécurité, le but est de fermer dans la province de Qalamoun, où se trouve Zabadani, tous les points de passage d'armes et de rebelles avec le Liban.
Source : France24