Vous êtes porteur d’un projet open-source dont vous pensez qu’il peut faire avancer le monde vers une utilisation plus durable et plus intelligente des ressources ? Jusqu’au 24 avril, vous avez la possibilité de postuler au POC21, un accélérateur de modes de vie durables devant permettre à des projets visionnaires de changer d’échelle. L’idée : réunir 5 semaines durant une cinquantaine de participants autour de 12 projets sélectionnés pour bâtir le proof of concept d’une société durable et accélérer la transition, en open source. Le mot d’ordre : « Passer des protestations aux prototypes ».
Comment est né le projet du POC21 ?
En plusieurs endroits en même temps, à la fois à Berlin chez Open State, et en France en même sans savoir qu’il y avait déjà ce projet en Allemagne.
Côté français, cela s’est cristallisé il y a deux ans entre Benjamin Tincq, très investi sur la dimension collaborative et le mouvement des makers, moi sur l’aspect open source et l’eco-design, et aussi la rencontre avec le propriétaire du Château de Millemont : c’est grâce à lui que l’on a trouvé un lieu pertinent pour ce projet. Tout cela s’est fait parce qu’il y avait les bonnes personnes au bon moment ; peut-être tout simplement grâce au Ouishare Fest !
La cible, c’est la COP21 ?
On s’est dit que comme la COP21 se passait à Paris, ce serait très bien que nos 5 semaines de workshop aient lieu à coté, dans une véritable dynamique de liaison.
Je travaille depuis des années dans le hardware open source et j’enseigne aussi le design : la durabilité est très inscrite dans notre action. Notre réflexion était que ce que l’on fait peut jouer un rôle, pas forcement principal, mais du moins important dans cette thématique. Nous sommes partis de l’idée que par le design responsable et l’eco-design, nous pouvions essayer de produire des prototypes et de les présenter au grand public, et peut-être déclencher certaines conversations.
En un sens le POC21 est autant un accélérateur qu’une opération de communication ?
La communication est double. D’un côté, il s’agit de questionner les enjeux. De l’autre, ce mode d’innovation bottom-up, citoyenne, est aujourd’hui dans une niche confidentielle, le grand public n’en a pas du tout connaissance. Il y a tellement d’entreprises qui imaginent des solutions, il est très important de communiquer sur cette innovation très incrustée dans l’open-source.
Vous dites que l’objectif du projet est de produire un catalogue de solutions open-source pour modes de vie durable aussi grand public que celui d’IKEA. Vous voulez concurrencer le livre le plus lu au monde ? C’est très ambitieux !
Oui ! On va tester ! C’est une expérience ; on ne sait pas à quoi va ressembler le résultat. D’un côté du spectre, on a le catalogue IKEA, auquel manque la durabilité. De l’autre, on a le Whole Earth Catalog, qui est resté cantonné à la contre-culture et auquel manque la visibilité. Grace aux nouveaux médias, on peut faire quelque chose de différent, c’est un challenge pour nous. Nous ne voulons pas appartenir à la contre-culture mais être mainstream.
A présent, vous êtes au milieu du chemin ?
La prochaine étape est de nous appuyer sur notre communauté via un crowdfunding, et aussi un appel à participants pour un coup de main pendant l’événement. On cherche aussi des partenaires académiques pour assurer le côté théorique.
Nous cherchons des projets dans 10 catégories : les énergies renouvelables, le monitoring de l’efficacité énergétique, l’aménagement intérieur de l’habitat, la construction et le logement, l’agriculture et la nourriture, la mobilité et les transports, l’économie circulaire et la réduction des déchets, les biomatériaux et la bioconstruction, la production et les outils de fabrication, et enfin les systèmes de communication. Nous restons assez ouverts aux solutions web et de communication, pour nous assurer que nous allons réussir à créer un écosystème.
Nous allons essayer de faire en sorte que tous ces gens-là créent un prototype : c’est à eux de jouer et à nous de poser les règles du jeu. Le but ultime est d’intégrer ces solutions dans de petites villes et villages et d’avoir de véritables pilotes à échéance 2017.
Vous avez aimé cet article ? Vous aimerez aussi :
Des réponses ingénieuses au manque d’eau
La consommation collaborative, c’est jugaad !
Pourquoi et comment développer une culture frugale ?
5 bonnes raisons d’aller visiter l’expo Wave