Parce que la grâce cristallise le mouvement. Le vol d'un oiseau au soir d'une ombre. Le spectacle de la mort lente du soleil, embrasant le ciel, peignant les nuages comme un étudiant en arts plastiques, grâce d'émotion parce qu'elle ne dure pas. L'émotion me dure, s'imprime en moi, s'impriment les lettres d'encre noire sur la machine à écrire. La grâce d'une matinée fraiche où il n'y a pas de vent, où tu mesures toute la vie qui t'entoure uniquement si tu t'arrêtes pour l'observer. Tu es un être vivant parmi d'autres, un ensemble de gènes qui communiquent avec le vol d'un oiseau au soir d'une ombre. Parce que la grâce cristallise le mouvement, tu n'es pas seul dans le monde. Parce que la grâce cristallise les ondes, tu n'es qu'une ride à la surface de l'eau féconde. Je cherche cette étincelle qui fait trembler mes lèvres. Je cherche les gènes de la nuée qui nous dresse debout. L'amour qui fait tourner le monde, l'amour immense qui s'offre dans le mouvement. La grâce est une mère qui pose la main sur son ventre.
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