Lorsque j’étais sur Hanoi, j’ai demandé au réceptionniste de l’hostel où je me trouvais de m’indiquer un endroit sympa où je pourrais aller avant que ma meilleure amie me rejoigne au Vietnam.
Il m’a proposé Sapa et ses merveilleuses rizières ou Perfume Pagoda, respectivement 15h de bus ou 2h de bus.
Voilà, nous y sommes, j’ai pris la décision d’aller à Perfume Pagoda.
Me voilà donc partie le lendemain dans une navette où j’étais, avec un Chinois, la seule étrangère (à comprendre : la seule blanche et la seule blonde).
Sur la route, le guide faisait pas mal de blagues. Enfin… surement vu que tout le monde autour de moi rigolait.
Deux heures de minibus plus tard, le guide m’explique en anglais que nous allons prendre un bateau pour la Pagoda (=pagode =temple) et que si j’ai besoin, il vaut mieux que j’aille aux toilettes maintenant parce que le trajet va durer une heure.
Trajet en bateau
Assise dans le rafiot, je me suis sentie super rassurée dans mon petit poncho en plastique violet. Quand je mets rassurée, c’est pas vraiment le mot. Juste plutôt soulagée de ne pas être tombée dans l’eau en grimpant dans l’embarcation.
Imaginez le fou rire général si la blanche s’était retrouvée à l’eau dans un costume ressemblant bien à une capote géante…
Des rameurs, plus ou moins âgés, conduisaient les petits groupes vers une sorte de pélerinage. Voilà pourquoi l’endroit était si peuplé. Nous étions un jour spécial du calendrier et les Vietnamiens avaient décidé d’en profiter pour aller rendre un hommage à Boudha.
Arrivés à l’embarcadère, le guide est parti nous acheter des tickets pour les télécabines pendant que nous profitions d’une pause déjeuner. Encore une fois, je ne sais pas ce que nous avons mangé, mais c’était très bon, alors j’étais contente.
Un pélerinage « busy »
Après le repas, la montée vers les télécabines a commencé.
J’ai vraiment apprécié me retrouver entourée de Vietnamiens et me suis sentie plutôt spéciale d’être la seule blanche. Ca faisait un peu « Lost in Translation » en pélerinage à Lourdes. Oui, vous avez bien lu…
Mais pour une fois, soyez surs que je n’exagère pas : l’endroit était bondé! Vraiment noir de monde!
Pendant l’attente, les gens nous poussaient. Cela doit être culturel. Personne ne s’en étonne, ni ne s’en offusque. Tout le monde te pousse dans tous les sens, on se colle les uns aux autres, mais aucun regard noir, pas de geste abusif, ni de pression. C’est tout à fait normal.
J’avais du mal à ne pas penser à la même scène si elle s’était passée sur Paris en heure de pointe…
Après 10 minutes dans l’oeuf mécanique, le piétinade a repris pendant à peu près une heure. Ca n’avançait pas, ça se bousculait et tout le monde était pressé d’arriver au temple pour rendre hommage à Boudha.
J’avoue que pour ma part, j’avais juste envie de faire demi-tour et de retrouver mon espace et mon confort.
Le pire est que sur le chemin se trouvaient des stands dans lesquels les pélerins pouvaient acheter pas mal de niaiseries (sans déconner!) pour Boudha : huiles essentielles, couverts à l’effigie de Mao, parapluie, décoration, …
J’ai au début cru que les stands étaient pour attirer les touristes mais que nenni! c’était tout pour Boudha!
C’était assez incroyable de se retrouver sur ce lieu de cultes où tous les Vietnamiens étaient en train de se recueillir et d’assister à un événement auquel je ne comprenais pas grand chose mais qui représentait énormément aux yeux des personnes avec qui j’étais.
Retour express à pied
Après être restée dans la grotte une quinzaine de minutes (nous étions déjà en retard par rapport à l’emploi du temps du guide et trop de bousculade tue la bousculade), j’ai préféré rentrer à pied et descendre la montagne pour retourner en bas.
De toute manière, je n’étais pas si pressée que ça puisque les autres de mon groupe étaient toujours au sommet.
Il m’a quand même bien fallu 30 minutes pour tout redescendre, sous la pluie, toujours couverte de mon super Kway capote.
Arrivée en bas
Quand j’ai enfin retrouvé le guide, ce dernier m’a annoncé que j’étais loin d’être la dernière arrivée (ah bah merci! je me suis pressée pour rien!) et que si je voulais, je pouvais aller voir les autres temples à côté (ah bah merci! ça a l’air bien cool ça!)!
J’avais eu la chance de rentrer au coeur de la culture vietnamienne, lors d’un pélerinage que les Vietnamiens eux-mêmes faisaient.
Du bonheur, c’est ça. C’est ce sentiment de bonheur et de liberté que je retrouvais.
Sans être religieuse, ni croyante pour deux sous, c’était mon propre moment de reccueillement.
Des amies vietnamiennes
Après avoir pris plein de longues bouffées d’oxygène, je me suis décidée à retrouver mon guide et à attendre le reste du groupe qui n’étaient (toujours!!) pas là.
C’est aussi ça la culture vietnamienne : on prend le temps de prendre son temps.
Ce n’est pas forcément un mal, mais quand tu es habituée aux horaires, c’est dur de s’en défaire.
Les autres revenus, nous sommes retournés à notre bateau. Les Vietnamiennes avec qui je m’étais retrouvée avaient les bras chargés de gateaux et de gadgets.
Lorsque l’une d’entre elles m’a offert une bière, je lui ai d’abord dit de la garder pour elle. Elle m’a répondu qu’elle n’aimait pas ça (WHAT! Comment quelqu’un peut ne pas aimer la bière?!). Je lui ai donc demandé pourquoi elle l’avait achetée (Bah oui… Pourquoi acheter un truc que tu n’aimes pas?). C’était en fait une offrande pour Boudha. Maintenant qu’elle l’avait offerte à Boudha, et qu’il l’avait du coup bénie, elle pouvait la reprendre (et du coup me l’offrir).
J’ai forcément pas craché sur une bière bénite (trop cool cette religion au passage) et j’ai continué à discuter avec les filles.
Elles m’ont appris, avec le guide, qu’au Vietnam, il y a deux groupes de personnes : ceux qui boivent trop et ceux qui ne boivent pas du tout. Pas de demi-mesure.
Nous avons aussi pu parler de leurs études et de la chance que les Européens avaient d’accéder à l’éducation car elle n’était pas très bonne dans leur pays et que c’était dur d’étudier, et dur de trouver un travail en rapport avec ces études.
C’était vraiment intéressant d’avoir un échange sur la culture vietnamienne, les différents modes de vie et la vision de l’Occident qu’ils avaient. Mais comme dans chaque bonne chose, le périple touchait à sa fin et nous devions rentrer sur Hanoi.
Jamais je n’oublierai cette journée à Perfume Pagoda et les chouettes rencontres que j’ai pu y faire.
En espérant que je reverrai les filles! Mais bon… Qui sait? Le monde est plutôt petit en fin de compte.