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Critique Ciné : San Francisco 1985, amour et maladie

Publié le 01 avril 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

San Francisco 1985 // De Chris Mason Johnson. Avec Scott Marlowe, Matthew Risch et Evan Boomer.


Parler du SIDA n’est pas quelque chose de simple, d’autant plus quand c’est au moment de son apparition dans les années 80. C’est aussi une thématique qui a fait fureur des derniers temps au cinéma, notamment avec la sortie l’an dernier de Dallas Buyers Club. Chris Mason Johnson à qui l’on doit déjà Nuits Blanches à New York (2008) revient donc ici afin de nous parler de la prise de conscience que le SIDA est une maladie qui tue au travers des yeux d’un jeune danseur qui hésite à faire le test par peur d’avoir une réponse qui puisse changer sa vie à tout jamais. Au delà de l’aspect viral, le film se concentre sur la vie de ce jeune homme, à la fois dans son rapport avec sa vie homosexuelle mais également avec son travail de danseur professionnel où il va tenter d’atteindre l’excellente. Qu’on se le dise, je n’ai pas été totalement convaincu par ce film, notamment car je dois avouer que je m’attendais à quelque chose de légèrement différent. La façon dont Chris Mason Johnson tente de nous plonger dans l’univers de Frankie est intéressant, notamment car l’on nous le présente comme un garçon à la fois un peu solitaire mais pas trop non plus, avec des relations toutes plus ratées les unes que les autres, etc.

1985 San Fransisco. Frankie est un jeune danseur. Il a du mal à s'imposer parmi les autres membres de la trouve et s'entraîne dur pour être au niveau.
Un jour, un des danseurs se blesse et Frankie doit le remplacer. soutenu par son ami Todd, leur relation va rapidement dépasser le cadre de la danse.

Au fond, on parle ici d’un garçon normal qui, à son âge, n’a pas envie de se prendre la tête. Il y a cependant là dedans une métaphore qui est celle de la souris. En effet, l’appartement dans lequel vit Frankie est infesté de souris. Au début du film il tente de trouver un moyen de ne pas les laisser passer et cela correspond aussi à la première partie du film où l’on ne cherche pas à nous parler beaucoup des relations de Frankie mais simplement du fait qu’il est concentré dans son travail. Ensuite, l’engrenage commence et l’on a l’impression qu’il tue son innocence à l’écran en même temps que cette souris va se retrouver dans son piège. C’est là que les choses commencent à basculer, qu’il se pose de plus en plus de questions. Dans un San Francisco très peu exploité (peu de plans extérieurs, énormément de scènes d’appartement), difficile de voir pourquoi ce film s’appelle ainsi (même si la ville de San Francisco est un vrai symbole pour la communauté homosexuelle). Mais peu importe ce n’est pas le problème. A la fin, Frankie est finalement libéré de son poids et décide de piéger une souris afin de l’enfermer dans une cage et en faire un vrai animal de compagnie. J’ai trouvé ça assez intelligent comme métaphore qui se suit tout au long du film.

Mais celui-ci manque parfois de choses à nous raconter. Je pense par exemple au monde de la danse qui est à mon sens très mal exploité. Le film ne sait pas trop dans quelle direction aller avec tout ça alors que pourtant il y avait largement de quoi faire, surtout quand on voit à quel point il n’y a finalement que très peu de choses si ce n’est des scènes de danse empilées les unes sur les autres sans que l’on ne cherche à les rendre plus cohérentes que l’autre. Dans le rôle de Frankie on retrouve le jeune danseur Scott Marlowe, inconnu au bataillon. Si du point de vue de la danse classique il n’y a rien à dire c’est un pro, il faut surtout dire qu’il est plutôt bon dans le registre dramatique qui incombe à son personnage. Faire jouer des jeunes inconnus n’est pas toujours gagner mais ici c’est plutôt pas si mal pour une première. Finalement, San Francisco 1985 est un film légèrement décevant malgré son exploration plutôt intelligent de l’univers d’un garçon qui a peur de passer un test qui pourrait lui révéler sa séroposivité (et pour l’époque cela devait certainement être terriblement).

Note : 5.5/10. En bref, intéressant mais malheureusement pas toujours juste.

Date de sortie : 1er avril 2015


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