Cendrillon // De Kenneth Branagh. Avec Lily James, Cate Blanchett et Richard Madden.
65 ans après le dessin animée, Disney nous offre une nouvelle adaptation de l’histoire de Cendrillon mais cette fois-ci en version live. C’est Chris Weitz (Pour un garçon, A la croisée des mondes : La boussole d’or) qui s’est chargé de cette adaptation qui n’était pas gagné d’avance et Kenneth Branagh (The Ryan Initiative) reste un choix assez judicieux pour la mise en scène. Ce nouveau Cendrillon est réussi, en grande partie car le charme suranné est là et nous donne l’impression de replonger dans l’histoire originale et pas de voir un nouveau film. Le fait que cette adaptation soit fidèle à l’histoire originale est donc une excellente idée, surtout que c’est ce que je venais chercher en allant voir Cendrillon. Chris Weitz a su garder le charme innocent de cette histoire tout en conservant l’humour qui n’a pas vieilli d’une seule ride. Ce n’était pas gagné d’avance et portant, le pari a été tenu jusqu’au bout. Mais peut-être que l’on pourrait justement reprocher au film de suivre l’historie de Cendrillon à la lettre, histoire de ne froisser personne et donc de ne pas prendre de risque. C’est un risque que de faire une adaptation alors tenter des choses originales (bien que l’histoire ait une petite différence avec l’histoire originale sur la rencontre entre le Prince et Cendrillon) est un autre risque.
Le père d’Ella, un marchand, s’est remarié après la mort tragique de la mère de la jeune fille. Pour l’amour de son père, Ella accueille à bras ouverts sa nouvelle belle-mère et les filles de celle-ci, Anastasie et Javotte. Mais lorsque le père d’Ella meurt à son tour, la jeune fille se retrouve à la merci de sa nouvelle famille, jalouse et cruelle. Les trois méchantes femmes font d’elle leur servante, et la surnomment avec mépris Cendrillon parce qu’elle est toujours couverte de cendres. Pourtant, malgré la cruauté dont elle est victime, Ella est déterminée à respecter la promesse faite à sa mère avant de mourir : elle sera courageuse et bonne. Elle ne se laissera aller ni au désespoir, ni au mépris envers ceux qui la maltraitent. Un jour, Ella rencontre un beau jeune homme dans la forêt. Ignorant qu’il s’agit d’un prince, elle le croit employé au palais. Ella a le sentiment d’avoir trouvé l’âme soeur.
Le casting est quant à lui très réussi. Lily James (Downton Abbey) a à la fois l’innocence et le charme suranné de la Cendrillon des années 50. Mais je me demande si je ne préfère pas Cate Blanchett (Blue Jasmine), brillante sous les traits de la belle mère complètement folle et ses deux filles (et là aussi ils ont pioché en partie dans le casting de Downton Abbey puisque Drisella est incarnée par celle qui joue le rôle de Daisy dans la série de Julian Fellowes). Il n’y a chez Kenneth Branagh rien de bien étranger à l’univers de Cendrillon. On retrouve donc les couleurs criardes et les décors champêtres. C’est là aussi une bonne idée car cela permet de mettre d’accord plus ou moins tout le monde sur le fait que la mise en scène est réussie. En tout cas, il n’a pas fait ce que Rupert Sanders a pu faire avec son Blanche Neige par exemple. Non, pas d’entorse dans la mise en scène, tout est assez classique mais afin de séduire petits et grands (qui connaissent peut-être déjà l’histoire ou non), il fallait conserver les valeurs du Cendrillon d’origine. Reste tout de même quelques bonnes idées qui trottent ici et là dans le film, comme Helena Bonham Carter, souvent habituée aux mêmes rôles sous Tim Burton qui a l’occasion ici de briller sous les traits de la Fée. Elle apporte un truc en plus à ce personnage qui change complètement de la fée du film original.
Cate Blanchett apporte elle aussi de la nuance et permet à Cendrillon de sortir de ce qui aurait pu être une citrouille, un véritable carrosse. Les émotions manquent légèrement parfois, mais tout vient à point à qui sait attendre et j’ai été servi sur la fin du film en bonne et due forme. On est très loin des adaptations ratées de personnages made in Disney comme Maléfique ou encore Alice au Pays des Merveilles. Cendrillon ne pouvait pas être raté, surtout quand on sait qu’il s’agit du film préféré de Walt Disney (oui, le papa de Disney). Cela aurait été dommage de rater une adaptation qui avait de toute façon toutes les cartes en main pour être réussie. Après deux adaptations lives pas toutes couronnées de succès, Disney tente à nouveau de revenir à ce qui a fait son succès passé. En effet, en adaptant les films d’animation de notre enfance en version live, Disney a trouvé une nouvelle façon de nous faire redécouvrir son offre sans pour autant prendre de risques à en créer de nouvelles (même si La Reine des Neiges était une véritable réussite mais que le court métrage proposé juste avant Cendrillon au cinéma est tout simplement raté - en tout cas, ce n’est que mon humble avis mais cela ne m’empêche pas de toujours autant aimer Elsa, Anna, Olaf et cie -).
Note : 8/10. En bref, une adaptation réussie de Cendrillon. Il y a peu de risques pris là dedans mais ce qui fait le succès de ce film c’est plutôt le fait qu’il soit aussi fidèle à l’original.