À l’instar du récit de Cyril Bonin, où l’Amorostasia figeait instantanément tous les amoureux, Zidrou imagine ici un postulat de départ insolite, où le somnambulisme serait contagieux. L’auteur ne s’attarde cependant pas trop sur l’aspect médical de cette maladie, mais se sert de cette étrange forme de somnambulisme pour livrer un récit d’une grande légèreté. Les personnages principaux et leur entourage sont particulièrement attachants et donnent lieux à des relations humaines pleines de chaleur et de tendresse. Ce one-shot est également truffé d’humour et pourvu de dialogues savoureux… de quoi faire du bien dans ce monde de brutes…
L’album est découpé en plusieurs chapitres, suivant les différentes phases du sommeil, et force est de constater que la lecture détend, sans pour autant plonger le lecteur dans un sommeil profond. Le trait arrondi et la colorisation toute en douceur de Mai Egurza renforcent cette impression de bien-être que l’on ressent quand la réalité s’efface au profit du rêve. Le style aux courbes généreuses de la jeune illustratrice espagnole fait d’ailleurs un peu penser au dessin d’Arthur de Pins (Lisez la marche du crabe !).
Sans être le meilleur album de Zidrou, ce one-shot invite à passer un excellent moment de détente en compagnie de personnages somnambules forts attachants.