Dans un extrait vidéo du documentaire, on découvre le docteur Patrick Albert Moore, lobbyiste pro-Monsanto, qui affirme à un journaliste que le glyphosate n'est pas dangereux pour la santé et que l'on peut même en "boire un grand verre".
"Je ne crois pas que le glyphosate en Argentine cause le cancer. Vous pouvez en boire un grand verre et ça ne fait aucun mal" explique le docteur. Le journaliste Paul Moreira le prend au mot : "Ha bon, vous en voulez ? j'en ai là ". Le docteur Patrick Albert Moore, déstabilisé répond alors : "Avec plaisir. Bon en fait pas vraiment... mais je sais que ça ne me ferait pas de mal". Et lorsque le journaliste insiste pour lui faire boire un verre de glyphosate, l'homme répond : "Des gens essaient de se suicider régulièrement mais ils se ratent. (...) Non, je ne suis pas stupide" avant de mettre précipitamment fin à l'interview et d'insulter le journaliste.
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Pas dangereux le glyphosate Monsieur Patrick Albert Moore ? êtes-vous bien sûr ?
Le glyphosate est classé cancérogène par l'OMS
Le vendredi 20 mars 2015, le glyphosate a été classé comme substance cancérogène "probable chez l'homme" par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le glyphosate, l'herbicide dont la production est la plus importante en volume dans le monde, est le principal ingrédient du Roundup, produit phare de la firme Monsanto. " Il est utilisé dans plus de 750 produits pour l'agriculture, la foresterie, les usages urbains et domestiques. Son utilisation a vivement augmenté avec le développement des cultures transgéniques tolérantes au glyphosate " précisent les scientifiques du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) dans une étude publiée dans la revue The Lancet Oncology le 20 mars 2015. Du coup, on trouve du glyphosate partout : dans l'air que l'on respire, dans l'eau que l'on boit et dans la nourriture que l'on mange.
"En France, un champ de blé sur trois est traité au glyphosate. En Europe, pas moins de 400 entreprises en commercialisent, à travers 30 désherbants différents. Ailleurs dans le monde, une bonne partie des maïs et soja OGM ont été conçus pour être " Roundup ready ", c'est-à-dire résistantes au glyphosate. Ce qui permet d'épandre du glyphosate sur un champ et y tuer toutes les plantes sauf les OGM. Ce qui permet à Monsanto de vendre à un agriculteur à la fois la plante et l'herbicide" explique le journal Rue 89 dans un excellent article sur le cancer et les herbicides et qui dénonce "la fabrique du mensonge" des industriels et notamment du groupe Monsanto.
La mouvement contre les pesticides et contre Monsanto prend de l'ampleur !
"Si le Règlement 1107/2009 s'applique il devrait y avoir des retraits du marché de produits commerciaux contenant cette substances active désormais reconnue officiellement comme cancérigène probable" demande aujourd'hui l'association Générations Futures qui souhaite également une réévaluation par l'Agence européenne de sécurité sanitaire (EFSA) du glyphosate et un retrait des produits vendus en France à base de cette sustance active.
Après la suppression des pesticides chimiques de tous ses magasins depuis 2008, l'enseigne de jardineries Botanic, très impliquée pour développer les bonnes pratiques écologiques, a également été la 1ère enseigne à mettre en place en 2014 une opération de reprise de pesticides auprès des particuliers afin de détruire ces produits toxiques pour la santé humaine et l'environnement.
Une pétition a également été lancée par l'association Agir pour l'Environnement pour interdir le Roundup. Pour signer, c'est ici : stop-roundup.agirpourlenvironnement.org
6 Français sur 10 consomment aujourd'hui régulièrement des produits bio cultivés sans pesticides toxiques. Et la demande des consommateurs en produits bio ne fait qu'augmenter ! Pourquoi ? parce qu'ils ne sont pas (plus) dupes ! Ils ont compris le lien indiscutable entre cancers et pesticides et souhaite protéger leur santé et celle de leurs enfants. Ils sont chaque jour plus nombreux à exprimer leur volonté d'une agriculture plus saine, plus bio. Le mouvement contre Monsanto prend de l'ampleur... et c'est tant mieux !
Mathilde Emery