La massification de l'enseignement supérieur date de la guerre. Made in USA. Ce que je lis dans The Economist me surprend. Je pensais que c'était propre à la France. Prolongement de la pensée des Lumières et des idéaux de la 3ème République : pour libérer l'homme, il fallait qu'il apprenne à penser par lui-même. L'éducation était l'essentiel du projet républicain. C'est en lisant La crise de la culture d'Hannah Arendt que cette idée m'a frappé pour la première fois : le livre date de 1954 et pourtant il parle de méthodes d'enseignement que je croyais ultramodernes.
Et si, depuis la guerre, la France n'était que le pantin des idées américaines ? Et si c'était ce que de Gaulle avait découvert en 68 : il croyait commander aux événements, alors que ceux-ci obéissaient à une logique étrangère ? (De Gaulle, idiot utile des USA ?) Et si les USA avaient vu juste, lorsqu'ils ont cru à la "fin de l'histoire" ? Après avoir défait la culture de la vieille Europe, c'était au tour de celle du bloc communiste d'absorber la leur ?
Seulement, partout, cette culture rencontre une forme de résistance. Peut-être plus d'ailleurs du peuple que des élites, globalisées. Mais ce que montre The Economist, à longueur d'articles, c'est que lorsque l'on accepte une partie du système, il s'installe intégralement. "Les forces du marché" vous contraignent à adopter un modèle uniforme. Alors comment faire évoluer un système, sans le détruire ?