Nous avons vu qu’un étudiant peut devenir indépendant à titre complémentaire. Nous avons alors mentionné que cela n’était pas facile et que c’étaient quand même les études qui devaient avoir la priorité. Pourtant, il peut être très intéressant, pour un étudiant, de combiner ses études avec l’entreprenariat. Mais c’est du point de vue du statut que le bât blesse.
Précieux…
Si vous commencez déjà comme entrepreneur au cours de vos études, vous acquérez très tôt une expérience qui se révélera précieuse ultérieurement. Si, après vos études, vous vous installez comme indépendant, vous aurez déjà une avance sur vos collègues, qui n’auront pas cette expérience. Et si vous commencez votre carrière comme employé, vous pourrez présenter à votre (futur) employeur un CV qui démontre votre expérience, vos compétences et votre esprit d’initiative.
… mais difficile
Le problème, c’est le statut de l’étudiant entrepreneur. Tout d’abord, il ne peut commencer que comme indépendant à titre complémentaire. Ceci est compréhensible, étant donné que les études sont censées être son activité principale. On entend tous les jours que notre pays a un grand besoin d’entrepreneurs et que l’entreprenariat doit être stimulé auprès de la jeunesse. En même temps, on ne fait rien pour encourager l’esprit d’entreprise auprès des étudiants. Bien au contraire, l’entreprenariat des étudiants est freiné par un statut peu attrayant.
En tant qu’indépendant à titre complémentaire, étudiant entrepreneur ne se constitue pas de droits propres (bien qu’il n’en ait pas encore!), mais en plus, on le dissuade de gagner (trop) d’argent ! En effet, si vous gagnez en tant qu’étudiant plus de 3.110 EUR nets (2014) (4.490 EUR pour un parent isolé), vous ne pourrez plus rester à charge de vos parents.
Une tâche pour les pouvoirs publics…
Dans notre pays, le gouvernement flamand a l’intention d’élaborer un statut durable et attrayant pour l’étudiant entrepreneur, afin de soutenir l’entreprenariat. Nous n’avons pas connaissance d’un projet similaire dans les autres régions. La chose se complique cependant quand on sait que le statut social est une matière… fédérale, qui doit donc être traitée à ce niveau.
…et aussi (ou surtout) pour les universités !
Les universités peuvent également jouer ici un rôle important. Nos voisins du Nord l’ont déjà compris il y a quelque temps. Aux Pays-Bas, il existe des centres pour l’entreprenariat et certaines universités ont même une fonction de coordinateur de l’entreprenariat étudiant. Et cela n’étonnera personne que le monde anglo-saxon a déjà une grande avance en ce domaine.
Chez nous, certaines hautes écoles et universités ont prévu un statut spécial pour les étudiants qui sont des sportifs de haut niveau, pourquoi n’octroierait-on pas les mêmes facilités aux étudiants entrepreneurs? L’Université de Gand, la Hogeschool Gent et l’Arteveldehogeschool de la même ville ont déjà donné l’exemple en ce domaine, les autres universités devraient d’urgence leur emboîter le pas.
Si nos dirigeants commencent à comprendre qu’il est possible de stimuler l’entreprenariat dans notre pays en améliorant le statut de l’étudiant entrepreneur, c’est un premier pas. Personne ne doute en effet que l’étudiant entrepreneur d’aujourd’hui est l’entrepreneur de demain.