Cover story (21) : shazam (the new beginning) #1 (1987)
Publié le 01 avril 2015 par Universcomics
@Josemaniette
Après une longue absence (quinze mois...) réactivons un peu nos "cover stories" pour revenir sur des épisodes précis, parfois tombés (à tort ou à raison) dans un oubli relatif. Si j'ai choisi ce Shazam de 1987, c'est parce que le personnage a été brillamment revisité ces derniers mois par un Geoff Johns des grands jours. Dans cette version datée des années quatre-vingt, le jeune Billy Batson passe une soirée insouciante en compagnie de l'oncle Dudley, vieux magicien à la carrière ratée, lorsque qu'un coup de téléphone retentit, et brise à jamais son existence. L'appel annonce la mort de ses parents dans un tragique accident de voiture. Orphelin, l'enfant fait la connaissance, le jour des obsèques, de l'oncle "caché" de la famille. Et pour cause, il s'agit du sinistre docteur Thaddeus Sivana, vieux savant rabougri et aigri, qui dans un premier temps affecte de vouloir prendre le neveu sous son aile. Rien qu'à voir son rictus complaisant, on comprend de suite que ses intentions sont tout sauf guidées par la noblesse, mais Billy est naïf et soucieux d'aider Dudley, pour qui il ne souhaite pas être une charge, un poids mort. Lorsque les tribunaux statuent sur son sort, il choisit d'être élevé dorénavant par Sivana, chez qui il va rapidement savoir ce que signifie la maltraitance, et la privation de liberté. Batson finit par s'échapper, et durant sa fugue, il suit un mystérieux inconnu jusque dans une station de métro désaffectée, où se produit la plus extraordinaire des scènes. Un vieillard à la longue barbe blanche, menacé par un lourd rocher suspendu au dessus de la tête et retenu par une cordelette usée, lui demande de répéter son nom à voix haute : Shazam. Lorsque le gamin s'exécute, le voici transformé en une sorte de Superman invincible en pyjama écarlate, avec un éclair jaune sur la poitrine, et une grosse cape dont on ne comprend pas bien l'utilité. Là où Johns utilise l'ironie, le décalage stylistique, et une écriture moderne et rafraîchissante, Roy et Dan Thomas emploient le sérieux et l'académisme de l'époque, pour pondre en 25 planches la genèse d'un héros qui passe de l'enfance à la toute puissance en l'espace de cinq lettres. Une transformation traitée par un voile de désinvolture, tandis que les moments tragiques de ce premier épisode (c'est une mini série en quatre parties) sont éludés ou sommairement traités (on ne voit pas les coups de Sivana ou les parents déchiquetés par la tôle de la voiture, les années Image ce sera pour plus tard). L'académisme, c'est aussi ce qui transparaît des dessins de Tom Mandrake, qui choisi une approche basique dans la construction de ses planches, et allie exposé didactique (la naissance du héros en quatre leçons) et clarté du propos. Tout ceci a un parfum rétro fort intéressant et qu'il est agréable de comparer avec la récente back-up publiée chez Urban Comics. Surtout quand on feuillette cette histoire présentée sur du papier buvard granuleux qui résiste comme par miracle depuis trois décennies. Shazam, c'est magique! A lire aussi : Shazam, la version New 52 de Geoff Johns