Une nouvelle Destination est proposée par Drouot

Publié le 01 avril 2015 par Aude Mathey @Culturecomblog

Crédits: Alexandre Plateaux

Les journées DESTINATION DROUOT, des 28 et 29 mars 2015, furent l’occasion de faire découvrir au grand public l’univers des enchères, qui ne s’avère plus si inaccessible qu’on le croit.

À travers des conférences, visites thématiques et autres tables-rondes, les commissaires-priseurs et leurs confrères experts prirent plaisir à partager leur activité au service de l’Art auprès des visiteurs tout aussi enclins à en savoir davantage sur ce marché qui traverse les âges et les styles.

Des estimations gratuites étaient également proposées au grand public. Crédits: Alexandre Plateaux

Un état des lieux du marché de l’art contemporain, en marge de la vente de la collection Aguttes, fut établi par Alexandra Fau, commissaire d’exposition et conférencière.

Ce marché a grimpé de plus de 200% dans les années 2000; avec un Pop Art plus prisé que le minimalisme ou encore l’Art conceptuel, avec des artistes comme Koons qui véhiculant une image populaire, ralliant le plus grand nombre à son travail; à l’instar du collectionneur Elie Broad.
C’était l’occasion aussi en parallèle de salons autour du dessin se tenant à Paris à la même période; tels que Drawing Now et le Salon du Dessin du Palais Brongniart, de rappeler que le dessin est une expression sur laquelle de plus en plus d’acquéreurs s’y intéressent puisque très accessible avec des tarifs à partir de 1 000 euros; et ce n’existait pas il y a de ça 10 ans. D’autres se tournent vers des petites éditions limitées; ce que propose la Galerie des Multiples.
D’autant que la crise est passée par là et après les années fastes de 2000 à 2008, une dégringolade eut lieu en 2009; avec pour conséquence de nombreuses oeuvres ravalées, donc pas vendues. Citons à titre d’exemple, Subodh GUPTA ayant son chiffre d’affaires qui s’est effondré de jusqu’à 95%, avec ses crânes en éléments de vaisselle indienne; ou encore Murakami et son chiffre d’affaires passé de 32 millions à 3 millions d’euros.

Un des 8 exemplaires du violon d’Arman, et une des résines d’Orlanski, collection Aguttes. Crédits: Alexandre Plateaux

Dans ce marché ultra-concurrentiel de l’Art contemporain, les acheteurs fréquentent moins les galeries qui doivent subsister pour servir de vitrine et faire des foires très onéreuses pour être visibles, puisque soumises à la pression d’être toujours à la pointe comme s’occuper de « l’estate » ou représentation d’oeuvres d’artistes morts pour susciter des visites, mais parfois ne sont pas à la vente puisqu’elles représentent l’intérêt des familles, à l’instar d’un musée. Les galeries se doivent également de satisfaire les attentes des clients cherchant une rentabilité sur leurs oeuvres de 30% parfois, ce qui peut expliquer des collections totalement interchangeables comme des fonds de placement, d’où une hyperinflation du marché.

Les galeries diversifient leurs collections en s’approchant d’un Art plus outsider plus en marge du marché et moins formaté, tel que des oeuvres en vidéos, dont une des plus importantes est la collection Lemaitre, exposée à Maison Rouge récemment; ou encore à travers des artistes suivants, du « Bord des Mondes », de la collection Antoine de Galbert…
Par ailleurs, des collectionneurs et experts peuvent être un peu déroutés par des estimations d’oeuvres qui peuvent se révéler de nos jours quelque peu originales, puisque certaines galeries disposent de logiciels qui évaluent les oeuvres notamment en fonction de l’âge de l’artiste.
Enfin, la Chine et l’Inde devenant des nouveaux eldorados pour le secteur avec la Chine qui souhaite doter chaque ville de plus de 4 millions d’habitants d’un musée, ce qui laisse un champ large à des futures collections et aux futures sensibilités.

Programme complet des prochains cours et évènements proposés par Drouot:
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