15 conseils que vous auriez toujours voulu savoir sur les ateliers « bidouilles » (et qui vont changer le cours de votre vie)

Publié le 31 mars 2015 par Jfcauche @jeffakakaneda

Allez savoir pourquoi : je rêvais de faire un de ces titres sensationnalistes qui fleurissent le web et plus particulièrement les réseaux sociaux et vous renvoient généralement vers une page pleine de pub. C’est fait !

1 – Vous distribuez les ressources.

En effet, pour les enfants, c’est « open bar » et il vaut mieux contrôler un minimum. Il ne s’agit pas de jouer au radin mais de faire prendre conscience qu’il faut gérer au mieux les ressources car, comme on le dit si bien, par exemple « le papier, ça pousse pas sur les arbres ».

2 – Faites la différence entre « faire plaisir » et « se faire plaisir ».

Certes, tout cela est un peu parti en vrille et vous n’avez pas atteint l’objectif prévu pour la séance. Certes, vous êtes un peu, voire carrément déçu. Mais regardez-les. Est-ce qu’ils ont le sourire ? Est-ce qu’ils se sont amusés ? Est-ce qu’ils ont appris quelque chose ? Si vous savez répondre affirmativement à ces 3 questions, tout va pour le mieux.

Je me souviens d’une séance où les enfants avaient soudé des câbles électriques entre eux parce que cela faisait « de jolis bracelets ». J’avais tenté par tous les moyens de leur inculquer les 2-3 notions d’électronique que j’avais prévues pour cette séance. Peine perdue… Ils en revenaient toujours aux bracelets.

Ils avaient le sourire…

Ils s’étaient éclatés…

Ils avaient appris à souder…

3 – Dessinez ou montrez ce que vous avez en tête.

Votre projet vous paraît clair ? Ca l’est peut-être beaucoup moins pour l’enfant ou la personne qui vous fait face. N’hésitez pas à faire des schémas, à dessiner, réaliser des fiches.

4 – Faites attention aux termes et expressions qui vous paraissent naturelles.

J’en ai encore fait l’expérience récemment. Si je vous demande de dénuder un fil électrique, vous n’allez pas me regarder avec des yeux ronds mais consciencieusement retirer un peu d’isolant à chaque bout de votre câble. C’est ce qu’ont fait certains enfants, mais plus particulièrement sur toute la longueur du câble…

5 – Ce sont des enfants, ne l’oubliez jamais mais laissez-les se responsabiliser.

Cela part parfois dans tous les sens ou vous restez circonspect face à certaines idées. Ce sont des enfants tout simplement et ils prennent rarement les choses au sérieux (d’autant que ce qu’on fait ce n’est pas sérieux), ce qui ne les empêche pas de savoir se responsabiliser quand on les y aide. Ne les laissez pas seuls dans un projet mais sachez lâcher la bride.

6 – Prenez des exemples concrets.

Votre explication théorique, aussi belle soit-elle, ne semble pas convaincre ? Prenez un exemple concret. Je vois beaucoup d’ateliers consacrés au code qui débutent sans expliquer ce que c’est que coder. Alors, coder pour certains c’est faire des dessins animés, pour d’autres créer de la musique, pour d’autres enfin dessiner ou tout simplement utiliser un ordinateur. Cela en fait partie mais pas que…

Commencez donc par les programmer. J’en prends souvent un ou une au hasard et lui demande d’avancer de 10 pas, puis de nouveau de 10 pas, jusqu’à ce qu’on rencontre le mur. Devant son impossibilité de continuer d’avancer, nous énonçons alors la règle suivante :

Si untel / unetelle touche le mur
alors
il / elle fait demi-tour

Nous venons d’expliquer concrètement ce que c’est qu’un algorithme et coder.

7 – Vous êtes un grand enfant, ne l’oubliez jamais.

Si vous n’êtes pas là pour partager une passion mais que vous avez simplement vu de la lumière à l’entrée, cela risque d’être difficile. Les enfants le sentent. Ne soyez pas celui ou celle qui fait cela parce que c’est son boulot ou qu’il l’a découvert la semaine dernière. Soyez passionnés. Vous êtes là pour partager vos connaissances, les amuser mais aussi vous amuser.

Certains s’attendent à ce que j’ai fait le dernier GTA. Je ne leur raconte pas de cracks. Je leur explique ce que je fais, leur montre des programmes que j’ai réalisés (même des très vieux…), des photos, des vidéos d’installation, de spectacles. Je leur fais écouter de la musique, leur explique ce que je faisais à leur âge. Nous échangeons…

8 – Les tupperwares sont vos amis.

Aimez les tupperwares. Ils vous le rendront bien. Il n’y a rien de tel pour ranger le matériel. Le caddie et les caisses à outils vous seront aussi tout ce qu’il y a de plus fidèles pour être parfaitement nomade.

9 – Vous êtes un éternel apprenant et vous savez improviser.

Pas de bol, un stock de jouets dévolus au toy bending ne fonctionnait absolument pas. Nous avons donc récupéré les composants. Que fait-on des composants ? Des circuits, d’autres jouets ? Que nenni ! Les enfants ont décidé que nous en ferions des bijoux. Je me vois encore, perdu dans le rayon « bijouterie » d’un magasin d’arts créatifs, ma liste à la main, cherchant avec difficultés des supports de bague ou de boucles d’oreilles, me demandant quelle était la meilleure chaîne ou le meilleur fil pour bracelet.

Je n’avais jamais fait de bijoux de ma vie. Il a pourtant fallu que je m’y mette. Quelle que soit l’activité, restez curieux, restez ouvert. Il y aura toujours quelque chose de nouveau à apprendre.

10 – Faites du bruit.

Je me souviendrais toujours avec ironie d’une séance où l’animateur est arrivé avec son groupe et leur a dit : « Asseyez-vous ! Maintenant je ne veux plus vous entendre ! ». Nous allions débuter un atelier sur la musique électronique…

Faire du bruit, ce n’est pas faire du vacarme. C’est juste laisser aux enfants la possibilité de sortir un peu du cadre de l’école car les ateliers ce n’est pas tout à fait l’école. Laissez leur un peu de liberté.

11 – Je possède mon propre matériel pour expérimenter.

Si comme moi vous êtes un peu maniaque et prenez soin de vos affaires, vous risquez de criser vite fait en voyant dans quel état votre matériel va être mis en peu d’ateliers. Les câbles rouges doivent être dans la boîte rouge, les câbles verts dans la boîte verte ? N’y comptez pas. Ils seront en vrac dans la boîte bleue. Opérez donc une stricte distinction entre le matériel pour les enfants et votre propre matériel que vous savez être parfaitement en état de servir pour vos propres expérimentations.

12 – Expérimentez !

Suite du point précédent, expérimentez… Vous pensez tout savoir sur votre matériel et sur ce que vous enseignez ? Continuez donc à apprendre et à expérimenter. On n’en sait jamais assez et cela vous donnera quantité d’idées pour improviser lors des ateliers. Les enfants rechignent à faire A et B. Pas de soucis car vous avez X et Y en tête, mais aussi G, J, XAZ, YHB ou LME. Bref, de multiples projets que vous pouvez déployer et proposer.

13 – Faites une charte, édictez des règles. Faites un peu de philosophie.

« On ne met pas ses coudes sur la table ! » La prochaine fois que vous l’entendrez celle-là, demandez donc quelle est la raison profonde qui empêche de poser ses coudes. Jusqu’à ce jour, pour ma part, jamais personne n’a réussi à dépasser le « parce que c’est comme ça » traditionnel. Cela n’est pas une explication, loin de là. Alors, si vous ne souhaitez pas rester bêtement coincé avec cette seule réponse en tête face à la question d’un enfant, édictez des règles, une charte de bonne conduite qui cependant ne doit pas se transformer en règlement abscons. Il ne s’agit que de donner quelques règles de vie et de sécurité, comme d’élargir un peu le cadre des activités via un socle quelque peu philosophique. Pourquoi fait-on du Do It Yourself ? Pourquoi recycle-t-on ? Pourquoi apprendre à coder ? Et ainsi de suite…

14 – Oubliez que l’on fait comme ci ou comme ça, que cela sert à ceci ou cela.

Oubliez que les choses doivent être comme ceci ou comme cela, laissez les faire. L’utilisation basique d’un fil de fer, c’est… Si un enfant l’utilise tout autrement, est-ce que cela dérange ?

Tant que le matériel est respecté et que l’on reste dans une approche créatrice, imaginative, pourquoi pas ?

15 – Documentez

Prenez des photos, des vidéos (dans le respect du droit à l’image). Prenez des notes. Cela permet de structurer vos activités, de vous prémunir des phases « panne d’idées », de faire des bilans, des points d’étapes. Et puis, le jour où on vous demandera de témoigner ou bien où vous vous direz « si l’autre a réussi à faire des articles, pourquoi pas moi ? », vous aurez de la matière…


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