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Transport de passagers sans pilote

Publié le 31 mars 2015 par Toulouseweb

Les drones, ces appareils qui volent en étant pilotés ŕ partir de centres opérationnels au sol seraient-ils l’avenir du transport aérien? Il y a quelques jours encore je n’aurai pas parié sur un tel projet. Męme s’il n’y a pas si longtemps un de nos confrčres francophones s’est fait l’écho du projet de la Nasa de faire voler un avion avec un seul pilote dans le cockpit, on peut imaginer que ce projet est déjŕ dépassé.
Ce n’est pas du cynisme. Męme ŕ l’heure oů nous sommes tous sous le choc de la terrible catastrophe qui a couté la vie ŕ 150 personnes dont le copilote aujourd’hui considéré comme le responsable de ce drame humain.
Le vol Germanwings 4U 9525 a amené l’Agence de sécurité aérienne européenne (EASA) ŕ prendre une mesure rapide et drastique, celle d’imposer aux compagnies aériennes la présence permanente de deux personnes dans le cockpit. Adieu les allers retours de pilotes ou copilotes aux toilettes. Adieu aussi ŕ ceux qui quittent les commandes pour faire un tour – sous un quelconque prétexte - dans la cabine passagers sans qu’une personne habilitée soit requise non pas pour piloter mais au moins s’assurer que celui (ou celle) qui reste aux commandes n’agisse pas de façon irréversible sur le déroulement du vol.
Le pilotage ŕ deux issu du développement de technologies de pointe mises au point par Airbus, est apparu sur le marché de l’A320 il y a maintenant 27 ans (sa premičre mise en service a été faite le 28 mars 1988 aprčs avoir obtenu sa certification le 26 février de la męme année). Ce qui a mis fin au pilotage ŕ trois comme c’était l’usage avec la présence d’un mécanicien. Une idée décriée en son temps mais qui s’est propagée ŕ tous les constructeurs d’avions commerciaux, ŕ savoir de transport de passagers payants. La technologie et les procédures de maintenance permettent ce pilotage ŕ deux, nul aujourd’hui ne conteste ce fait. Et dans quelques années personnes ne contesterait que l’on puisse piloter un appareil de cent, deux cent, cinq cent passagers avec un seul pilote dans le cockpit.
Sauf que ledit pilote (qu’il soit homme ou femme) pourrait ętre ŕ un moment ou ŕ un autre de sa vie soumis ŕ un stress insurmontable ou ŕ tout autre désordre psychologique qui le conduirait, comme ce fut le cas le 24 mars dernier pour Andreas Lubitz ŕ conduire son appareil et ses 149 autres passagers contre les flancs escarpés des Alpes du Sud en France. Un drame qui touche la France mais surtout l’Espagne et l’Allemagne.
Dans les années 1960 les ingénieurs franco-britanniques qui planchaient sur l’avion supersonique qui allait prendre le nom de Concorde, avaient imaginé concevoir un avion sans hublot. Utopie du point de vue des psychologues qui ne pouvaient concevoir qu’un passager accepterait de voyager sans visibilité extérieure. Aujourd’hui avec les caméras embarquées le passager pourrait voir l’extérieur de l’appareil, son décollage, son environnement. Un atout pour ceux des passagers – les plus nombreux quelle que soit la configuration de l’appareil - qui ne sont pas directement ŕ côté du hublot. L’idée fait son chemin aujourd’hui chez les avionneurs.
Alors pourquoi l’idée d’un avion commercial sans pilote ne ferait-elle pas son chemin ? Car le pilotage ŕ une personne comme l’étudie la Nasa semble déjŕ une idée dépassée puisqu’il est préconisé la présence d’au moins deux personnes dans le cockpit. La technologie est au rendez-vous, l’humain lui l’est beaucoup moins et avec cela nous ne sommes pas pręt de résoudre le problčme.
Nicole Beauclair pour AeroMorning

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