[Critique] Shaun le mouton – Le film

Shaun le mouton – Le film

Titre original : Shaun the sheep – Movie

Un film de : Mark Burton et Richard Starzak

Avec : Justin Fletcher, John B. Sparkes, Omid Djalili, Richard Weber, Kate Harbour, Tim Hands, Andy Nyman, Simon Greenhal, Emma Tate, Jack Paulson, Nick Park

Désireux de briser leur routine, les moutons de la ferme, menés par l’ingénieux Shaun, réussissent à endormir le fermier et partir en virée. Mais, rapidement, la journée devient une folle aventure quand le troupeau est contraint d’aller en ville. Là-bas, ni les moutons ni le chien de berger qui tente de les ramener, n’ont leur place et ils comprennent vite qu’un retour vers la ferme est la meilleure chose à faire… mais tout ne se passera pas comme prévu.

Un personnage secondaire devenu héros

Apparu il y a déjà vingt ans dans la troisième aventure de Wallace et Gromit (Rasé de près), le petit mouton prénommé Shaun est devenu populaire au point d’avoir une série consacrée à partir de 2007. Aujourd’hui Shaun devient donc le sujet d’un long-métrage. Ce personnage, plus infantile que Wallace et Gromit ou les poulets de Chicken Run, illustre la nouvelle politique des studios Aardman, les spécialistes de la motion-picture en pâte à modeler. La petite aventure urbaine de Shaun et ses amis rappelle un peu le pitch de Babe 2, mais sa particularité est de ne comporter aucun dialogue. Un film muet donc, dont les gags se devaient d’être purement burlesques et visuels. La difficulté de rendre les personnages expressifs s’en retrouvait également accentuée.

Un film à 100 à l’heure

Le défi technique est à nouveau réussi, les deux réalisateurs (le premier, Mark Burton, ayant fait ses preuve en tant que scénariste de Wallace et Gromit : le Mystère du lapin-garou, et le second, Richard Starzak, étant le créateur de la série) maîtrisent parfaitement l’animation et donnent à l’enchaînement des événements un rythme soutenu sans temps mort. L’humour de situation est parfois très drôle mais reste très enfantin. En dehors de certains gags, pour la plupart des clins d’œil cinématographiques ou des détournements de gimmicks, qui sont très drôles, le public adulte regrettera le potentiel comique des dialogues de Pirates ! Bons à rien, Mauvais en tout (qui avait été le premier film d’animation produit par Aardman auquel n’a pas participé Nick Park) et donc, que les personnages, au moins les humains, n’aient pas été dotés de paroles. Les jeux de déguisement des animaux pour passer inaperçus dans la ville sont finalement les meilleurs ressorts comiques du film, qui -qui c’est la mode dans l’animation en général- mise avant tout sur le capital sympathie de ses créatures.

Au final, Shaun le mouton est une agréable comédie familiale, qui réjouira les enfants et distraira leurs parents, mais dont la qualité reste bien loin de ce que Aardman a su nous proposer de meilleur.