Amandine Malabul, de Jill Murphy (6 tomes)
Si je vous dis « magie », « école de sorcellerie », « professeur de potion détestable », « animal de compagnie particulier », et « aventures en tout genre », vous pensez directement Harry Potter (suivez le lien), et vous avez bien raison. Seulement voilà, plus d’une vingtaine d’année avant que le sorcier le plus célèbre au monde débarque dans nos vies, la magie faisait déjà bien des dégâts dans celle d’Amandine Malabul.
Amandine Malabul, c’est l’histoire d’une saga très célèbre outre-manche, et quasi inconnue en France, et ça, mesdames et messieurs, c’en est presque honteux.
Amandine Malabul naît dans l’esprit de Jill Murphy en 1974. A l’époque la magie n’a pas vraiment la côte, mais cela n’empêche pas le succès fulgurant de la saga. Plus de 4 millions de titres ont été vendus depuis et le livre se classe en tête de liste des livres préférés des enfants britanniques pendant de longues années. En 1998, le succès prend un autre tournant et va envahir une petite lucarne très célèbre également : la télévision. Amandine Malabul devient la star d’une série éponyme qui inspirera deux autres séries (des spin-offs) et qui sera diffusée jusqu’en 2001.
En France, la série débarque sur le tard (comment ça comme toujours ?) sur Canal J et c’est Gallimard Jeunesse qui s’occupe du côté littéraire. Je me souviens avoir adoré cette série, c’était frais, rigolo et ça nous changeait des dessins animés et séries de l’époque. Mais ce n’est que des années plus tard que j’ai découvert que tout cela avait pour origine un petit livre. Aussitôt découvert, aussitôt lu !
Non, ce n’est pas mimi geignarde sur la droite Série télé « Amandine Malabul »
De quoi ça parle ?
Amandine Malabul, c’est l’histoire de Poudlard avant Poudlard. Notre héroïne a dix ans lorsqu’elle fait ses premiers pas à l’Académie supérieure de Sorcellerie. Sa nature spontanée et son imagination débordante n’ont d’égal que sa malchance et sa maladresse, ce qui lui vaut le délicieux surnom de « malhabile ». Heureusement, elle peut toujours compter sur le soutien de ses amies Pamela et Isabelle. Et il faut bien toute l’amitié du monde pour arriver à éviter les catastrophes qu’Amandine ou Octavie Patafiel, son ennemie jurée, provoquent à l’école. Car à l’Académie, on n’est pas là que pour rigoler, et ça, Mlle Bâtonsec, la professeur de potions, y veille personnellement.
Y comme un air de déjà-lu
Un roman novateur ?
Impossible de ne pas faire le parallèle avec Harry Potter, je vous le concède, mais étant donné que les aventures d’Amandine ont été écrites bien avant celles d’Harry, je ne pense pas me tromper en disant qu’à l’époque elles étaient novatrices. On s’attache vite aux personnages et on remet vite en contexte les personnages (untel sera le méchant, untel sera la gentille). Cela peut paraître simpliste, mais le fait est que le roman s’adresse un jeune public, entre 7 et 10 ans. Le schéma de chaque roman est donc le même : Amandine se met dans une situation délicate, Octavia en profite pour lui mettre des bâtons dans les roues, Mlle Bâtonsec se met également en travers de son chemin, mais grâce à sa bonne humeur, son esprit imaginatif et ses amies, Amandine s’en sort comme sur des roulettes. Le vocabulaire est également simple, pour que de jeunes lecteurs ne soient pas perdus dans des tournures de phrases alambiquées ou des termes trop spécifiques. Les chapitres sont également courts (parfait pour une histoire du soir). En résumé, tout dans cette saga a été pensé pour un jeune lectorat et tous les romans restent lisibles par la même tranche d’âge (contrairement à Harry Potter).
Est-ce que ça vaut encore le coup de le lire maintenant ?
Ne riez pas, c’est une question légitime. Avec toute cette déferlante de magie dans les étals de librairie, est-ce que Amandine y a toujours sa place ? Oui, et trois fois oui.
Tout d’abord parce que Amandine Malabul a été écrit « hors du temps ». Vous n’aurez jamais de contexte temporel clair dans la saga. On n’y fait jamais mention d’une année, ou autre, ce qui fait que le roman a très bien vieilli. Cela vaut aussi pour le vocabulaire qui, puisqu’il se doit d’être compris par des enfants, n’est pas spécifique aux années 70.
Ce qui m’amène à la deuxième raison. Toute la saga a été traduite en France par Jean-François Ménard. Si vous ne savez pas qui c’est, vous aurez un début de réponse ici. Sachez juste qu’il est connu pour être le traducteur français de Harry Potter. Autant dire qu’en magie il s’y connaît. Alors, ça me fait plaisir de me dire qu’il s’est fait la main sur Amandine Malabul.
Enfin, dernière raison : Amandine Malabul est une saga « intermédiaire ». Parce que la saga Harry Potter évolue en écriture et noirceur, elle n’est pas à faire lire à des enfants de 8 ans par exemple. Quant aux histoires de sorcières que l’on produit pour les enfants de moins de 7ans, et bien elles sont très simples dans leurs schémas narratifs. Amandine Malabul, elle, permet aux enfants de se confronter à une vraie saga littéraire et permet de développer leur imagination sans tomber dans le complexe. Bref, cette saga permet de les faire grandir.
Le Récap':
Points positifs :
- Une première immersion dans un monde magique cohérent et riche pour les plus jeunes
- Un vocabulaire simple
- Des aventures loufoques et un humour « british » à toute épreuve
Points négatifs :
- J’ai eu beau chercher, je n’en ai pas trouvé …
Bonne lecture les cocos !