Déjà 20 patients souffrant de cancers de la prostate ont été traités avec succès par curiethérapie sous hypnose, au service de radiothérapie au Centre Hospitalier Lyon-Sud (HCL). Absence de douleur, retour au domicile dans la journée, l’hypnose représente ainsi une alternative à l’anesthésie plébiscitée par les patients.
Cancer de la prostate et curiethérapie : La curiethérapie est réservée aux cancers peu développés qui se limitent à l’intérieur de la prostate. Guidé par imagerie 3D, le radiothérapeute insère des aiguilles par le périnée afin de déposer dans la prostate de minuscules grains remplis de grains d’iode radioactifs qui vont détruire le cancer. La curiethérapie est pratiquée en ambulatoire aux HCL et permet une récupération rapide. Cette technique ne donne quasiment jamais de fuite urinaire et fait partie des traitements apportant les meilleurs résultats en termes de conservation de la fonction sexuelle. Aux HCL, 65 curiethérapies sont pratiquées chaque année.
Le témoignage d’un patient, Pierre qui moins d’une heure après sa sortie du bloc, n’éprouvait aucune douleur : » J’ai vécu ça comme une expérience. On est conscient mais on ne ressent pas la douleur. Bien sûr, j’étais un peu inquiet au début mais l’équipe instaure un climat de confiance rassurant et nous avons discuté tout le temps de l’opération « . Entré à l’hôpital à 9h, il a pu être de retour chez lui pour 16h30.
Technique efficace pour soulager la douleur, l’hypnose représente aussi une alternative à l’anesthésie plébiscitée par les patients. Aux Hospices Civils de Lyon, le service de radiothérapie est le premier à soigner les cancers de la prostate par curiethérapie sous hypnose. Pour réaliser ces interventions, le Pr Olivier Chapet, chef du service de radiothérapie au Centre Hospitalier Lyon-Sud (HCL) a travaillé durant plusieurs mois avec le Dr Edwige Rigal, médecin anesthésiste formée à l’hypnose.
L’hypnose remplace l’anesthésie générale habituellement pratiquée pour ces interventions très douloureuses. Ici pas de démonstration spectaculaire : l’anesthésiste ne touche jamais le patient mais parle avec lui tout au long de l’intervention.
Le patient n’est pas endormi mais coopère avec l’équipe. » Il s’agit de focaliser son attention pour lui permettre de s’évader dans son monde intérieur« , explique le Dr Rigal, qui précise que les patients sont interrogés préalablement au sujet du thème qu’ils souhaitent aborder pendant l’intervention. Cela peut-être un souvenir agréable, une activité quotidienne, ou bien leur sport favori… Rares sont les contre-indications. Seule contrainte : le patient doit être motivé. Une ambiance particulière règne dans le bloc. Pour ne pas perturber l’état de "focalisation de l’attention" dans lequel est plongé le patient, l’anesthésiste et le radiothérapeute échangent sur les étapes-clés de l’intervention à l’aide d’ardoises.
L’hypnose est une technique complexe, qui nécessite un apprentissage rigoureux.
L’intervention sous hypnose est strictement la même que sous anesthésie générale. Elle a une durée similaire mais l’hypnose présente de nombreux avantages en termes de récupération. Pour le Pr Chapet, c’est une technique d’avenir : » Grâce à l’hypnose, on évite les risques liés à l’anesthésie, et ses effets secondaires (nausées, vomissements, fatigue) Le patient après intervention sous hypnose est rapidement en forme. La reprise d’une activité est possible dans les jours qui suivent l’intervention. Et, il a la satisfaction d’avoir participé activement au traitement « .
Actuellement, plusieurs médecins ou soignants suivent des formations afin d’étendre cette pratique si prometteuse aux HCL. Si l’intervention sous hypnose exige la présence de l’anesthésiste tout au long du temps passé au bloc, elle permet des économies en termes de matériel et de personnel de surveillance (pas besoin de salle de réveil).
Source : Communiqué Réseau-CHU et Hospices Civils de Lyon Cancer de la prostate traité par curiethérapie sous hypnose
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