Abraham anghik ruben

Il est né en 1951 dans les Territoires du Nord (Canada), dans une réserve inuite au sud de Paulatuk. C'est dans les années 1890 que la pêche à la baleine a attiré ici de nombreux Inuits d'Alaska.

Ce sont les arrière-grands-parents d'Abraham qui s'installèrent là, et il aime leur rendre hommage dans ses sculptures. Ils étaient tous les deux chamans. Quand Abraham est né, la culture inuite subissait de profondes mutations, déchirée entre les traditions ancestrales et la vie moderne.

Enfant, jusqu'à huit ans, Abraham vit avec sa famille, changeant de campement au gré des saisons. Comme pendant des millénaires, la vie était difficile et chacun des membres du groupe devait participer aux activités, pour assurer la survie de tous, dans l'un des endroits les plus hostiles de la planète. En 1955, c'est pour lui un déchirement lorsque qu'il est retiré à sa famille, avec ses frères, pour aller étudier dans les écoles canadiennes. Il évoque souvent ce traumatisme dans ses oeuvres.

L'envie de retrouver ses racines lui revient à travers l'art, en 1971, alors qu'il est étudiant au Native Arts Centre de l'Université d'Alaska. Il fait des sculptures, des bijoux, des estampes, des dessins, et attire bientôt l'attention, notamment celle de Jack Pollock qui présente ses oeuvres dans sa galerie de Toronto.

In 1986 Abraham s'installe à Salt Spring Island, Colombie britannique, où il vit toujours, avec sa femme et leurs enfants. Il continue d'explorer les histoires, les mythes et légendes de ses ancêtres, qu'il retraduit dans son travail d'artiste. Il s'est également ouvert à d'autres cultures du Nord, comme celle de l'Islande par exemple. Sa grand-tante, inuite, s'était mariée avec le fils d'immigrants islandais. Il s'intéresse fortement aux liens qui ont uni pendant des siècles, avant l'arrivée des Européens, les Inuits et les Vikings. Il retrouve curieusement dans les deux cultures des éléments de légendes et de traditions communs.