" Seuls 97 des 8 124 candidats aux départementales étaient des ouvriers ", regrette Arthur Hérisson. " Une telle sous-représentation des catégories populaires, écrit-il, nourrit aussi bien un important abstentionnisme que le vote pour des partis extrêmes ". À une époque où il n'existe plus de parti organisant par lui-même l'insertion massive des catégories populaires au sein de la classe politique française, comme avait pu le faire pendant plusieurs décennies le parti communiste, il faut donc trouver de nouveaux moyens pour mettre un terme à l'importante crise du système représentatif que provoque cette éviction de nos concitoyens les plus pauvres de la vie politique. " Il propose donc [....] d'instaurer une nouvelle parité entre deux catégories : ceux qui se situent en dessous du revenu médian et les autres.
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sourceLes élections départementales ont renforcé le processus d'extrême droitisation politique : nouvelle avancée du Front national étendant son implantation locale ; hystérisation des discours publics sur l'islam (universités et cantines scolaires) par le sarkozysme, suivi par la secrétaire d'Etat PS chargée des droits des femmes ; et cela sur fond d'une forte abstention chronique, et de l'infusion d'un néoconservatisme à la française, xénophobe, sexiste, homophobe et nationaliste, avec ses pôles antisémite (Soral) et islamophobe (Zemmour). Des aspirations diversifiées à la justice sociale, et à la reconnaissance, montent pourtant de la société, mais elles ne trouvent plus de canaux politiques d'expression. Une part importante des citoyens se retire du jeu oligarchique de la représentation politique professionnelle. D'autres continuent à voter en manifestant un ras-le-bol, certains tendant de plus en plus l'oreille aux sirènes identitaires faute de boussole alternative. Les gauches n'incarnent plus un projet de société à l'écoute des frustrations collectives et des imaginaires individuels : ni dans la macronisation patronale de l'économie ni dans l'éclatement de radicalités politiciennes essoufflées.(Tribune de Corcuff dans Libération)
Le cumul des mandats, le capitalisme de connivence, l'hyperprésidence face à une Assemblée nationale marginalisée, sont autant de symptômes d'une République malade. Nous ne décidons plus dans les urnes du destin de notre pays. Nous ne contrôlons plus nos élus qui trahissent leurs engagements ; le pacte représentatif est dénaturé. Nous espérons une République exemplaire et irréprochable. Nous voyons prospérer une République aux mains sales malgré le déni arrogant d'une partie de la classe politique. Nous contemplons des institutions représentatives et des partis politiques dévastés par une crise de légitimité, de crédibilité et de confiance.La corruption, le clientélisme, les conflits d'intérêts et la fraude permettent d'accaparer les richesses. Des équipements pharaoniques et inutiles ainsi que la marchandisation des services publics sont autant de symptômes du mépris de l'intérêt général. Les partis politiques sont malades de leur financement abusif et trop de parlementaires ont mis plus d'énergie à contourner les lois qu'à les améliorer. Enfin, comme la noblesse de l'ancien régime, l'oligarchie se soustrait aujourd'hui à l'impôt. (Nouvelle Donne, ici)
Nous sommes des responsables nationaux, fédéraux et locaux du PS et du MJS, nous sommes des mandataires de courants dans les fédérations et les sections du PS et nous sommes tous affligés !Affligés parce que la politique menée est socialement injuste. Elle offre d'immenses cadeaux fiscaux aux entreprises, préserve la finance et impose l'austérité aux salariés.Affligés parce que cette politique, à l'instar de celles menées dans toute la zone euro, nous maintiendra durablement dans la dépression.Affligés parce que cette politique est imposée sans débat à son camp par un seul homme, au mépris de ses engagements et en vertu des pouvoirs que lui confèrent les institutions de la cinquième République.Affligés parce que ce régime quasi‐monarchique ne permet plus à nos députés de représenter souverainement le peuple et d'exprimer les griefs de leurs mandants.Pour changer de politique, il faudra commencer par changer de République pour instaurer la démocratie. C'est pourquoi nous répondons positivement à l'appel lancé en faveur d'un mouvement pour une sixième République. (appel de socialistes pour une 6ème république)
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Nous pensons que le temps est venu que les hommes et femmes de bonne volonté, convaincus qu'il est possible et nécessaire de changer le réel, prennent la parole. Membres ou pas d'une association, d'un syndicat ou d'un parti politique, nous pouvons, nous allons faire renaître l'espoir. Un autre partage des richesses et des ressources est possible. Une transition écologique est urgente. L'égalité entre les individus, quels que soient leur sexe, couleur de peau, origine, religion, sexualité, handicap est une condition de la démocratie. Des réponses au chômage peuvent et doivent être apportées sans attendre un hypothétique retour de la croissance. La vie politique peut s'écrire autrement que par une succession d'affaires financières et juridiques qui détériorent toujours plus l'action publique. Il est temps de construire une démocratie " vraie " dépassant la monarchie élective de la 5ème république pour se réapproprier la souveraineté populaire, lui offrir de nouvelles formes d'expression, et créer des institutions qui permettent la participation effective de toutes et tous aux affaires qui les concernent.Nous voulons dépasser la résignation et proposons d'échanger pour construire ensemble un autre chemin collectif. Un chemin dans lequel le progrès humain sera possible pour nous,pour les générations futures.Nous mobiliser, ensemble, pour élaborer une alternative politique, sociale et écologiste : c'est l'objet des chantiers d'espoir que nous vous proposons de construire. (extrait de l'Appel des " chantiers d'espoir" )
Enfin, ne pas négliger, pour ceux que ça intéressent, (j'ai déjà exprimé mes réticences ici), cette initiative qui démontre que les jeunes sont loin de se désintéresser de la politique, ce qui m'apparait louable en soi, et nécessite notre attention, dans la perspective de co-construction d'un avenir meilleur que nous tentons de dessiner ici, par delà les clivages partisans. Et enfin, bien sûr, cette autre initiative concrète qu'est le Mouvement pour une 6ème république (M6R), et sa plate forme de débats :
Lancé le 12 septembre 2014, le M6R compte déjà plus de 83 000 signataires.
Sa plateforme internet collaborative " Nous le peuple " regroupe plus de 19 000 inscrits. Ouverte depuis le 10 décembre 2014, elle est intégralement développée par les informaticiens bénévoles et citoyens du M6R. On y trouve plus de 46 000 votes et plus de 14 000 articles et commentaires, contre l'autoritarisme de la 5e République, l'oligarchie qui s'assoit sur l'intérêt général et les traités européens illégitimes, pour les libertés numériques, de nouveaux droits civiques, sociaux et écologiques mais aussi sur les améliorations du M6R lui-même.
Cette expérience inédite s'inspire des méthodes employées en Espagne par le mouvement Podemos ou des mobilisations numériques comme Avaaz.
Alors, si on agrégeait tous ces mouvements et ces analyses dans un collectif fédérateur du style Syriza/Podemos, débarrassé de l'habituel " petit personnel politique ", hum ? ça aurait de la gueule, non ? Ensemble, nous sommes plus forts.