Depuis 2010, Linxo propose la gestion des comptes pour les particuliers via une application mobile. Face aux acteurs traditionnels, la start-up a dû faire ses preuves notamment en terme de sécurité et de confiance.
Présent lors du Fintech day organisé par Octo Technology, son président, Bruno Van Haetsdaele revient sur comment lancer une entreprise defintech en France. Entretien.
L’Atelier : Vous n’êtes pas originaire du monde la finance. Est-il plus facile d’innover dans ce secteur quand on vient de l’extérieur ?
Bruno Van Haetsdaele : Il y a plusieurs écoles. On trouve beaucoup d’anciens banquiers aussi parmi les fondateurs defintechs. Mais personnellement, je viens d’un monde dans lequel le besoin de l’utilisateur est très important. Nous avons donc pris cet axe pour démarrer Linxo. Mon associé et moi avons des cursusassez différents, mais le besoin du consommateur était pour nous primordial. Ce qui est intéressant au niveau desfintechs, c’est que l’on se concentre sur un problème et qu’on essaie de bien le gérer. Et ceci avec certaine vélocité de gestion. Il y avait du coup des avantages et des inconvénients à ne pas venir du « sérail ». Nous n’avions pas de réflexes de banquiers. Nous ignorions comment les décisions étaient prises dans les banques. Mais nous avons vite appris, nous avons fait notre bout de chemin.
L’Atelier : A t-il été simple de convaincre les utilisateurs ?
Bruno Van Haetsdaele : Un des plus gros challenges pour Linxo reste de se faire connaître. Beaucoup de gens ne connaissent pas encore la solution. L’autre challenge c’est de faire confiance. On a tendance à dire que, depuis la crise, le grand public a parfois un problème vis-à-vis des banques. Cela étant, celles-ci restent un référent au niveau de la sécurité. En tant que start-up nous avons besoin de construire notre légitimité dans ce domaine-là. Pour cela nous avons eu des soutiens et des labels. Nous avons même une page sécurité dédiée sur le Linxo.com sous forme de questions/réponses.
La sécurité, enjeu majeur pour les nouveaux acteurs du monde bancaire
L’Atelier : Comment comptez-vous évoluer à l’avenir ? Les innovations sont nombreuses dans le monde de la finance et rester innovant peut se révéler difficile.
Bruno Van Haetsdaele : On est dans un monde qui bouge vite. À la conférence [« Les fintechs cannibalisent la banque » organisée par Octo Technology, ndrl] beaucoup soulignaient que la plus grande peur d’un disrupteur c’est de se faire disrupter. Donc nous devons rester agiles. Notre mission principale c’est d’aider les particuliers à gérer leurs finances. Cette mission n’est pas réduite au périmètre qu’on a défini aujourd’hui. Ainsi nous avons lancé il y a quelques semaines le prédictif. Jusqu’à maintenant nous nous intéressions au passé. Désormais nous nous intéressons à l’avenir. Le prévisionnel était la fonctionnalité la plus demandée sur les forums de Linxo. Nous avons mis du temps à la réaliser, ça a été plus compliqué que ce que nous pensions.