Sa loyauté à l’ANC [ African National Congress] ne se démentirait pas. Il a été l’un des compagnons de Nelson Mandela dans la tristement célèbre prison de Robben Island. Aussi il tient un discours de gauche dans le respect des consignes de son parti.
Le plus grand mérite de Jacob Zuma est celui d’avoir pacifié la région du Natal au début des années 90. Alors que Nelson Mandela sortait de prison, des affrontements sanglants opposaient les militants de l’ANC à ceux de l’Inkatha Freedom Party du leader zoulou Mangosuthu Buthelezi. Il y avait à craindre le basculement de l’Afrique du Sud dans la guerre civile peu après l’abolition de l’Aparthéid.
Je me suis posé la question de savoir quel est le point commun entre Jacob Zuma et le rappeur américain Jay-Z.
Certains me répondront que les deux hommes ont les mêmes initiales (JZ pour être plus précis). Et je n’en disconviendrais pas. Mais au-delà, ils partagent peut-être les mêmes goûts s’agissant des femmes, des belles voitures, des résidences cossues, des vêtements et chaussures de marque… la belle vie, quoi!
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On est tout de suite interloqué quand on apprend que le président sud-africain est en même temps polygame et membre de l’Eglise méthodiste. Officiellement il est marié à 4 femmes et a divorcé en 1997 d’avec madame Nkosazana Dlamini-Zuma qui fut sa seconde épouse. Néanmoins il n’a jamais vraiment démenti la rumeur selon laquelle il entretient plusieurs maîtresses.
Un personnage d’autant plus controversé qu’il prône les valeurs de la gauche tout en ayant un rapport à l’argent plutôt décomplexé. Il est du genre à se pointer à une conférence sur la lutte contre les inégalités sociales vêtu d’un costume de haute couture.
Avec Jacob Zuma il faut s’attendre parfois à des propos à l’emporte-pièce dans le cadre d’une affaire judiciaire : « Je me suis douché après avoir fait l’amour pour minimiser les risques de contracter de la maladie ». Ainsi disait-il un jour de l’an 2005 lors de son procès pour le viol présumé d’une jeune femme séropositive.
Résidence sécondaire du président sud-africain à N’kadla-rfi.fr
À l’instar de n’importe quel grand homme, il est soucieux de sa propre sécurité. D’où sa décision d’autoriser la réfection de sa résidence secondaire grâce à l’argent du contribuable. Ça vaut la peine de dépenser 18 millions d’euros pour renforcer l’inviolabilité de l’une des maisons du chef de l’État. Sauf que la médiatrice de la République et une partie du parlement réclament depuis un an la restitution des fonds publics et des sanctions contre les responsables de ce qui s’apparente à une grosse affaire de corruption ( encore une).
Comme on le voit, Jacob Zuma mérite bien le surnom de « président bling-bling ».