Critique Ciné : Le Pari - Draft Day, au coeur des négociations

Publié le 29 mars 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Le Pari : Draft Day // De Ivan Reitman. Avec Kevin Costner et Chadwick Boseman.


Voilà un sujet qui ne fera jamais recette au cinéma en France. En France nous n’avons jamais été de très grands fans du football américain et ce même si le Superbowl est regardé par quelques amateurs chaque année sur W9. En tout cas Ivan Reitman a choisi de mettre en scène une petite histoire sur le monde de la NFL. Celui à qui l’on doit des films comme 6 Jours 7 Nuits (avec Harrison Ford) ou encore Sex Friends (avec Natalie Portman) choisit ici Kevin Costner pour incarner un manager des Buffalo Bills. Sur un scénario de Scott Rothman et Rajiv Joseph (Nurse Jackie), on ne peut pas dire que cela soit le casting de scénariste de rêve et la plongée dans l’univers sportif se fait avec tous les poncifs de la comédie dramatique américaine dans laquelle il y a un peu de tout et surtout pas grand chose. J’aurais aimé que l’on plonge réellement dans le monde du football et c’est pas toujours mauvais. Il y a des choses intéressantes mais les scènes de négociations ne sont pas suffisamment fortes. Les dialogues sont un peu trop basiques, peu élaborés ce qui délivre donc un film légèrement en demi-teinte. Je n’attendais rien de ce film si ce n’est que justement on sorte un peu des carcans. Mais c’est trop demander à quelqu’un qui adore ça.

Pendant la draft NFL (Ligue de Football Américain), le manager des Buffalo Bills cherche à obtenir le premier choix pour son club.

Ivan Reitman a un coup de crayon qui n’est pas vraiment reconnaissable. Disons que l’on retrouve ce style de mise en scène dans tellement de films américains. Ce n’est pas forcément mauvais dans le sens où c’est un style classique qui parvient tout de même à délivrer quelque chose de correct mais l’on ne va pas se mentir si je vous dis que j’aurais aimé quelque chose d’un peu moins statique. Il se contente d’être là, de filmer ce qu’il voit et c’est dommage car je suis persuadé que certaines scènes de face à face ou encore de négociations auraient pu être mises en scène de façon complètement différente. Car l’on enchaîne les négociations professionnelles, le choix de vie qui empathie son histoire avec Ali (incarnée par Jennifer Garner - et la pauvre n’a toujours pas réussi à se trouver un rôle d’envergure depuis des années -). Je ne suis pas le plus fermant défenseur des films un peu sirupeux qui veulent surtout mettre en avant les bons sentiments avant tout ce qui fait le fond d’un film. Cela me rappelle un peu ce que Necessary Roughness (La Diva du Divan en VF) pouvait être. Ce n’était pas une mauvaise plongée dans le milieu du sport mais un angle parfois trop mou, pas assez étayé.

Car ce dont j’ai besoin ce sont des informations, d’apprendre des choses sur les personnages et sur l’univers. Malheureusement avec Draft Day, il n’y a pas grand chose à apprendre de bien nouveau. Tout ce que l’on voit à l’écran c’est assez souvent une sorte de répétition de scènes qui ne nous offrent pas suffisamment de belles surprises. Kevin Costner au milieu de tout ça n’est pas mauvais mais le film a énormément de mal à définir son utilité soit comique soit dramatique. Le film est donc à cheval sur tout un tas de choses en même temps, finissant rapidement par devenir lassant. Car j’avais besoin d’un peu d’originalité et peut-être d’en apprendre un peu plus sur un monde dont je ne sais pourtant pas grand chose mais duquel je n’ai finalement rien appris de bien percutant. Draft Day souffre donc du problème de beaucoup de comédies douce-amères américaines. C’est du fast-food qui se consomme en ayant de préférence éteint son cerveau auparavant. La musique quant à elle n’aide pas non plus. Elle enfonce le film dans son côté le plus rebutant.

Note : 4.5/10. En bref, sans être totalement raté, ce film c’est du fast-food à l’état pur, sans grand intérêt.

Date de sortie : Directement en DVD