La ville syrienne d'Idleb (nord-ouest) est tombée samedi aux mains
des combattants d'el-Qaëda et de ses alliés selon une ONG, devenant la
deuxième capitale provinciale à échapper au contrôle du régime depuis le
début du conflit il y a quatre ans.
Raqqa, dans le nord de la
Syrie, avait été la première capitale provinciale à échapper au contrôle
du régime de Bachar el-Assad lorsqu'elle avait été capturée en mars
2013 par les rebelles, avant de devenir la "capitale" de facto du groupe
extrémiste Etat islamique en Syrie.
Au cinquième jour de
violents combats qui ont fait plus de 130 morts, "le Front Al-Nosra et
ses alliés ont capturé la totalité d'Idleb", a indiqué l'Observatoire
syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda, a annoncé sur Twitter la "libération" de la ville.
"La
ville d'Idleb a été libérée et les moujahidines pourchassent les
derniers chabbihas (hommes de main du régime, ndlr) qui tentent de
s'enfuir", a affirmé le groupe sur un compte Twitter officiel. Il a mis
en ligne des photos de combattants devant le gouvernorat d'Idleb, le
siège régional de la police militaire, la mairie et la prison.
"Il
y a un groupe de soldats qui se battent encore dans le périmètre de
sécurité de la ville, mais ils ne peuvent pas renverser la situation",
selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. Cette ONG basée en
Grande-Bretagne s'appuie sur un réseau de sources en Syrie.
Selon
lui, la rapide conquête de la ville, malgré 150 raids aériens de l'armée
pendant quatre jours, s'explique par le fait que "près de 2 000
rebelles ont attaqué de tous les côtés, avec 40 transports de troupes".
En
outre, il semble que le régime avait anticipé une défaite. "Il y a deux
semaines, il avait commencé à transférer les bureaux administratifs
d'Idleb vers Jisr el-Choughour", une des deux dernières villes sous son
contrôle dans la province d'Idleb, a-t-il dit.
Frontalière de la Turquie, la province d'Idleb est en grande partie sous le contrôle du Front Al-Nosra.
A
l'instar de son rival jihadiste, le groupe Etat islamique (EI) qui a
proclamé son "califat" à cheval sur la Syrie et l'Irak, Al-Nosra entend
fonder son propre "émirat" en Syrie selon des analystes.
Dans la
province, le régime ne contrôle plus désormais que les villes de Jisr
al-Choughour et Ariha, quelques petites localités, l'aéroport militaire
d'Abou Douhour ainsi que cinq bases militaires.
Source : Lorientlejour