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John Arthur Livingstone – Le Roi des singes – (T2)

Publié le 28 mars 2015 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Le Roi des singes (T2) »

Scénario de Philippe Bonifay, dessin de Fabrice Meddour, couleurs de Stéphane Paitreau

Public : Adultes / grands adolescents

Style : Aventure
Paru chez « Glénat » le 18 mars 2015,
56 pages couleurs, 14.50 euros

L’Histoire

Dans le village primitif, Saturnin s’inquiète pour Naïcha. Heureusement, la forte fièvre tombe et bientôt sa belle amante reprend les jeux. Course dans la jungle et corps enlacés…
Abandonnant ses souvenirs de jeunesse, John-Arthur revient dans son quotidien londonien. A la recherche d’un assassin sadique (Mr Hyde ? Jack the Ripper ?) le commissaire l’invite à partager sa traque.
Ils arrivent dans le zoo de Londres, où la dernière victime vient d’être découverte. Poitrine dénudée et gorge broyée, elle gît dans la cage d’un grand Orang-outan, qui tient un bout de tissu dans ses mains. Pour lui reprendre cette pièce à conviction, John se dénue totalement et redevient, pour un moment, l’égal du singe…

John Arthur Livingstone – Le Roi des singes – (T2)
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Ce que j’en pense


Philippe Bonifay et Fabrice Meddour bouclent la fin de ce beau diptyque librement inspiré de l’univers de Stevenson.
Entre Flash-back dans la jungle et enquête dans les rues de Londres (époque Victorienne), les deux auteurs m’ont embarqué dans un récit de grande tenue.
Travaillant l’opposition “Homme / Animal”, Philippe Bonifay construit son récit sur plusieurs plans/époques. Ce deuxième épisode suit les “aventures” de John, empêtré dans l’enquête du tueur “bestial” qui sévit à Londres. Est-ce lui qui laisse sa férocité s’exprimer (comme certains le suppose) ou un tueur qui profite de sa présence ? La résolution n’est pas terriblement étonnante, mais là n’est pas vraiment le sujet. Bonifay développe de nombreux Flash-Backs qui étoffent la personnalité et le passé de son antihéros. Dans le village primitif avec la belle Naicha, sur le bateau du retour vers la civilisation avec sa “grand-mère adoptive”, ou dans les bras de ????…
Toutes ces pièces se mettent en place pour justifier ses choix d’homme. Qui est-il vraiment ? Un “animal civilisé” ou un homme “sauvage” ? Peut-être les deux à la fois… Philippe Bonifay nous fait découvrir plusieurs facettes de sa personnalité complexe et effleure le mystère de “l’homme-bête”…
Plutôt avare en dialogues (à part quelques envolées poétiques), il laisse souvent l’action et le dessin de Fabrice Meddour porter le récit. C’est ce qui m’a scotché !
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En progression depuis le premier tome, Fabrice Meddour pose un trait (“touche de peinture” serait plus approprié), d’une expressivité et d’une force exceptionnelle. Amoureux des corps (puissants et musculeux d’hommes, lisses et sensuels de femmes) il plonge le récit dans une sensualité troublante, qui ne vous lâche pas. Les gueules, elles sont expressives, presque cassés. Un poil trop chaotique même.
La mise-en-couleur (numérique) de Stéphane Paitreau est remarquable. Les ambiances sont prégnantes et immersives au possible. Glauques, dans les rues nocturnes de Londres, sylvestres dans la jungle “émeraude”, chaudes et humides dans les scènes de sexe, le résultat graphique entre grandes cases et mise-en-couleur solaires m’a ébloui. Bravo messieurs !
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