En 2013, Anak Bali a accueilli le petit I Made Wiyana dans son programme de parrainage. Agé de 10 ans, Madewi (diminutif de son patronyme) vit avec sa grande sœur Niluh Wayan, ses jeunes parents agriculteurs et grands-parents paternels au bout de la route cabossée de Bangle. A la demande de l’association, j’ai rencontré cette famille et récolté le témoignage de Madewi afin de rédiger un article pour le bulletin n°23 d’Anak. Je me sens privilégiée d’avoir pu échanger avec Madewi et ses proches et heureuse d’être entrée dans ce quotidien balinais que nous, touristes, devinons peut-être mais ignorons la réelle difficulté, certainement précarité. Je partage avec vous cette article et d’autres suivront bientôt.
Madewi vit dans les terres, au milieu d’une nature somptueuse… néanmoins il ne lui faut pas moins d’une heure de marche, à son rythme, pour rejoindre l’école élémentaire du village.C’est un petit garçon timide au premier abord mais on sent pourtant chez lui une profonde envie d’apprendre et un véritable engagement auprès de sa famille pour qui il souhaite étudier et réussir à trouver un bon travail. Made souhaite devenir instituteur. En attendant, il consacre son énergie et son courage aux tâches quotidiennes du foyer (aller chercher de l’herbe aux rizières pour la vache familiale, travailler comme il peut à la culture du manioc et du maïs avec ses parents…). A la maison, sa plus grande responsabilité est d’élever les 11 poulets, les nourrir mais aussi jouer avec eux. Ses yeux deviennent taquins et se mettent à briller quand il nous raconte que les poussins le suivent partout et montent même sur ses épaules pour le chamailler, ses parents confirment, amusés. Attachement rationnel, Made vit bien le fait qu’on en vende certains ou que l’on en tue d’autres pour les cérémonies de Galungan ou de la pleine Lune. D’ailleurs, le kuah ayan* est son plat préféré. Quand il a un peu de temps, Madewi aime cuisine le riz, râper les noix de coco, préparer les sate** avec son père.
Aujourd’hui, ses matières préférées à l’école sont la langue indonésienne, les mathématiques et les cours d’Agama, programme local dédié à la religion hindouiste. Avec sérieux, il ne cache pas que sa préférence s’explique par la relative facilité des évaluations puisqu’on pose aux enfants des questions à choix multiples, pragmatique Made ! Même si son état de santé (il est atteint de malformation des jambes/hanches assez sévère et handicapante, tout comme sa sœur et son père) ou les conditions météorologiques (en saison des pluies, la route est parfois impraticable) ne lui permettent pas d’aller tous les jours de l’année à l’école, Madewi est très reconnaissant à ses orang tua asuh***, Fabrice et Daniel, et Anak de l’accompagner et le soutenir dans son éducation. Son père est également très fier que ses enfants puisse s’instruire et que des gens de si loin s’intéressent au présent et à l’avenir de son fils. Les lettres des parrains et leur photo sont conservées précieusement dans une petite enveloppe blanche, tout le monde en prend grand soin, et Made nous les présente comme des membres à part entière de sa famille. Se rencontreront-ils bientôt ? C’est en tout cas le souhait de Made qui crayonne déjà des dessins colorés pour cette famille lointaine et si proche…
*Kuah ayam : bouillon de poulet **Sate : brochette ***Orang tua asuh : parrains
Soutenir l’action d’Anak
Si vous souhaitez vous inscrire dans la vie d’un enfant à Bali et soutenir son éducation, je vous invite à vous rendre sur le site de l’association et prendre contact avec la formidable équipe d’Anak, Aide aux Enfants d’Indonésie. L’association offre également la possibilité aux internautes d’effectuer des dons ponctuels en ligne. Enfin, pour suivre son actualité au quotidien, rejoignez leur belle page Facebook et n’hésitez pas à leur écrire un petit mot, il sera accueilli chaleureusement