La Rosé blanche de Jean-Paul Malaval

D'où vient le souffle rauque de ce roman enraciné dans la terre de Corrèze ? De l'honnêteté d'un écrivain qui refuse les anachronismes et les histoires à l'eau de rose. Jean-Paul Malaval peint les hommes tels qu'ils sont, ou du moins tels qu'ils étaient au lendemain de la Grande Guerre.

Deux personnages dominent le récit. Auguste Goursat, paysan dur au mal et âpre au gain, qui a perdu deux fils dans les tranchées, renié sa fille et humilié son garçon survivant. Et puis Marcelin Bascompt, le notable revenu à Brive fortune faite, le jouisseur qui dilapide son bien aux tables de jeu et dans le lit des femmes. A travers eux, c'est un monde authentique qui ressuscite, avec sa noblesse et ses petitesses.

Genèse d'un roman

Les Goursat n’existent plus. La mentalité de ces pionniers non plus. C’est la raison pour laquelle j’ai eu envie d’écrire sur ce monde désormais disparu.
Pourquoi l’histoire du déclin de la paysannerie française suscite-t-il autant d’intérêt auprès de nos contemporains ? Un vieux monde s’éloigne de nous, dans les brumes de nos souvenirs intimes. Ce temps ancien portait trace de valeurs intrinsèques qui font défaut dans notre époque contemporaine : la solidarité, l’entraide, la liberté, le goût des choses simples, et la vie à hauteur de l’homme... Nous ne percevons plus ces valeurs dans notre existence présente. Et nous sentons confusément que le monde futur est empli d’incertitudes, de pertes de repères. Sans doute à tort, nous éprouvons une nostalgie pour ces années "glorieuses". Trop souvent aussi, nous en gommons les aspérités dans notre imaginaire collectif, pour n’en percevoir, en définitive, que le bon côté.