Hacker // De Michael Mann. Avec Chris Hemsworth, Viola Davis et Tang Wei.
Cela faisait un petit bout de temps que l’on n’avait pas vu Michael Mann au cinéma. Cela fait tout de même plaisir de retrouver, surtout que j’ai tendance à être un assez grand adepte de son cinéma. Le seul truc que je trouve dommage c’est que Hacker ne soit pas toujours à la hauteur des attentes. Disons que ce film peut être à la fois très bon mais aussi très médiocre, notamment dans sa façon d’explorer l’univers de l’informatique et du kacking. Visuellement, le film est très proche de ce que Michael Mann sait faire de mieux, ses thrillers-polars avec ce petit côté ensoleillé et suranné, rien de mieux, sauf qu’il se confond aussi visuellement dans son univers d’intégrer les nouvelles technologiques. Ces moments où l’on plonge dans une carte mère, c’était peut-être un peu too-much. Cela se fait à plusieurs reprises et ce n’est pas ce qu’il y a de plus visuellement intéressant. Je préfère largement ce que d’autres ont reproché à Hacker, ses longs plans statiques sur les visages et les regards. J’aime beaucoup la façon dont il contemple le monde et ses personnages même si ceux-ci ne sont pas toujours intéressants, malheureusement. Je pense à Hathaway incarné par un Chris Hemsworth (Thor) malheureusement pas très inspiré.
À Hong Kong, la centrale nucléaire de Chai Wan a été hackée. Un logiciel malveillant, sous la forme d’un outil d’administration à distance ou RAT (Remote Access Tool), a ouvert la porte à un autre malware plus puissant qui a détruit le système de refroidissement de la centrale, provoquant la fissure d’un caisson de confinement et la fusion de son coeur. Aucune tentative d’extorsion de fonds ou de revendication politique n’a été faite. Ce qui a motivé cet acte criminel reste un mystère.
Carol Barrett, une agente chevronnée du FBI, encourage ses supérieurs à associer leurs efforts à ceux de la Chine. Mais le capitaine Chen est loin de l’idée qu’elle s’en était faite. Formé au MIT, avec une parfaite maîtrise de l’anglais, l’officier chinois insiste pour que ses homologues américains libèrent sur le champ un célèbre hacker détenu en prison : Nicholas Hathaway.
Morgan Davis Foehl a écrit ici son tout premier script après avoir travaillé en tant qu’assistant rédacteur sur la série Ressue Me et quelques films. Le plus important dans ce film c’est l’histoire qu’il raconte et donc ce combat qu’un hacker est sensé mener contre une menace tangible mais très mal définie. On ne sait jamais vraiment quel est le but derrière tout ça (mis à part à l’argent) et Hacker rame pour justifier toutes les actions. Car cela n’a pas d’enjeux politiques, pas vraiment d’argent au premier abord et du coup, on ne sait pas du tout où est-ce que veut en venir le film. J’aurais aimé qu’il y a peut-être quelque chose d’un peu plus descriptif là dedans car le problème c’est que justement le film ne va tout simplement nulle part. Jusqu’à ce que petit à petit on nous trimbale des Etats-Unis à la Chine pour nouveau terrain de jeu. La Chine est un terrain de jeu intéressant car la nouvelle technologie est traitée de façon complètement différente. Ce qu’il y a également d’intéressant c’est la façon d’utiliser la Chine qu’a Michael Mann. Il en fait un véritable terrain de jeu, enchainant scènes d’action plutôt bien inspirées dans son ensemble et quelques moments complètement différents où le film cherche à devenir un vrai thriller d’action efficace.
Et il parvient en partie à l’être. Michael Mann fait du bon boulot globalement et il parvient à nous donner l’impression que tout ce qui se passe dans Hacker reste assez réaliste. Mais malgré le réalisme, ce n’est pas ce que j’ai recherché dans ce film. J’ai largement préféré le traitement thriller-esque, la romance qui se tisse, les liens entre les personnages et c’est à mon humble avis ce que Morgan Davis Foehl maîtrise ici le mieux. Outre la prestation parfois douteuse de Chris Hemsworth, le reste du casting est convaincant. A commencer par Viola Davis (How to Get Away with Murder) qui nous offre son rôle d’agent du FBI comme un personnage de femme fort. C’est même elle qui vole bien souvent la vedette au reste des personnages. On a aussi Wei Tang (Lust, Caution) qui parvient à être un assez bon sidekick pour le héros. La relation que ce dernier entretient avec elle est plutôt bien développée par l’histoire alors pourquoi pas. Finalement, Hacker est doté d’un charme visuel sans faille (et notamment sur certaines scènes qui sont tout simplement éblouissantes), mais qui pèche malheureusement sur le casting (Chris Hemsworth) et sur un scénario qui a énormément de mal à justifier les actions présentées.
Note : 5/10. En bref, un petit thriller dans le pur style Mann-ien. Reste quelques problèmes de scénario et de casting. Dommage.