« Ces derniers mois, le pays connaissait un état de quasi-guerre civile qui a créé une insécurité et une instabilité particulières. Les derniers développements et l’intervention internationale s’ajoutent maintenant à ce climat déjà tendu », précise Vincent Taillandier, Directeur des Opérations.
Cette situation affecte les opérations mais jusqu’à maintenant les équipes d’Action contre la Faim sont parvenues à maintenir les activités essentielles comme le traitement des enfants souffrant de malnutrition.
Actuellement plus de 2000 enfants suivent un traitement thérapeutique nutritionnel dans l’un des centres où Action contre la Faim intervient. Des mamans craignent désormais de sortir pour emmener leurs enfants au centre pour leur suivi médical, alors que les équipes d’Action contre la Faim ne sont pas en mesure de se déplacer dans les familles en raison de l’insécurité.
La population doit avoir accès à l’assistance humanitaire. Action contre la Faim tient à rappeler que l’accès des personnes à l’assistance est fondamental pour leur survie et appellent les belligérants à respecter la neutralité et l’impartialité des acteurs humanitaires qui leur viennent en aide. Les parties au conflit doivent permettre un accès libre et direct à toutes les personnes qui en ont besoin.
Des milliers de personnes dépendent déjà de l’aide humanitaire : le Yémen est le pays le plus pauvre de la péninsule arabique avec un indice de développement humain parmi les plus faibles de la planète. Plus de 5 millions de personnes sont en insécurité alimentaire sévère. En 2014, Action contre la Faim couvraient plusieurs régions du Yémen avec des programmes en nutrition, sécurité alimentaire et moyens d’existence, eau, hygiène et assainissement.
La même année, les moyens des ONG humanitaires dans le pays ne permettaient de couvrir que 50% des besoins identifiés.
La crise en cours détruit l’accès aux services de base comme la santé, l’accès à l’eau et à la nourriture. Il se dessine une crise humanitaire dont la communauté internationale doit d’ores et déjà reconnaître l’urgence et à laquelle il faudra répondre concrètement.
« Notre expérience humanitaire en situation de conflit nous conduit à réagir très vite. Il nous faut adapter nos modes opératoires pour continuer les activités essentielles comme le traitement de la malnutrition et à la fois nous préparer à aider des milliers de personnes qui vont ou sont déjà contraintes de fuir les zones de combat. La sécurité et le respect de l’intégrité des civils et des personnels humanitaires sont un impératif. Les moyens doivent être à la hauteur de la catastrophe qu’endurent les Yéménites », soutient Vincent Taillandier.
Porte-parole joignables à Paris et au Yémen.
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