"L'interdiction vise toute la famille des néocotinoïdes pour éviter que l'industrie ne substitue des produits cousins après le retrait d'un produit précis" a expliqué Gérard Bapt, député de Haute Garonne et également médecin.
Le problème est que la réglementation européenne "ne permet pas une interdiction stricte de ces produits chimiques" a rappelé la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal. Les députés devront donc continuer à se battre pour imposer cette mesure face aux inévitables futures pressions des lobbies et des agriculteurs.
Le déclin des abeilles met en cause l'avenir de l'humanité
L'Union Nationale des Apiculteurs Français (Unaf) a alerté le gouvernement en 2014 en indiquant que la production de miel pour cette année était seulement d'environ 10 000 tonnes, soit 3 à 4 fois moins qu'il y a 20 ans.
"Pire que les années 2012 et 2013 déjà extrêmement difficiles pour les apiculteurs français, la production nationale est en 2014 la plus faible de notre histoire. A l'exception de l'Ouest et de la Bretagne qui semblent quelque peu épargnés, dans toutes les régions de France et en particulier dans les grandes régions de production comme Provence Alpes Côte-d'Azur, Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon... les récoltes sont en baisse de 50 à 80% !" a expliqué l'Unaf dans un communiqué paru en septembre dernier.
La cause principale de cette extinction massive des abeille ? Les pesticides ! Ils sont accusés par de nombreuses études scientifiques d'être responsables de la baisse croissante du nombre d'insectes pollinisateurs et en particulier des abeilles.
Il faut savoir que le déclin des abeilles, qui sont des insectes vitaux pour la pollinisation des végétaux et par conséquent pour la production alimentaire, peut mettre en cause l'avenir de l'humanité. Sur les 100 espèces végétales qui fournissent 90% de la nourriture dans le monde, plus de 70% dépendent des abeilles pour leur pollinisation !
Choisir de refuser l'utilisation de produits chimiques toxiques et de protéger les abeilles, c'est ainsi choisir de protéger la biodiversité, l'environnement, notre santé et notre avenir.
Ils semblent aujourd'hui qu'enfin les députés aient entendu le cri d'alarme des apiculteurs et compris l'urgence de la situation !
Alexandre Sieradzy