Un homme, assis sous un réverbère, semble se délecter d’une lecture improvisée. C’est sans doute cela le point de départ de Chemins. Des chemins. Attablée en terrasse à un bar, cette silhouette lui rappelle son père. Ce père qu’elle a très peu connu, décédé avant la cinquantaine. De l’un à l’autre il y a un roman commun : Scènes de la vie de bohème. Ce livre que lisait cet inconnu est le même titre auquel son père était particulièrement attaché. Elle se lance donc dans cette lecture le temps d’un séjour dans la maison de vacances de ses amis. Souvenirs d’enfance à Poitiers auprès de son père et déambulations estivales le long du canal de ses souvenirs alternent, dans ce que Michèle Lesbre considère comme une lettre de réconciliation post-mortem où elle donnerait de ses nouvelles à « cet intime étranger ».
L’écriture est comme toujours épurée. C’est un fleuve au cours tranquille et régulier. Une rapide mais reposante escapade. Et puis c’est toujours plaisant les lectures qui donnent envie d’en faire d’autres. C’est décidé, la prochaine ce sera Scènes de la vie de bohème de Henry Murger.