The Americans // Saison 3. Episode 9. Do Mail Robots Dream Of Electric Sheep ?.
Il y a des moments très étranges dans cet épisode. Pas étrange dans le mauvais sens je vous rassure mais étranges dans le sens où l’on ne sait pas forcément où est-ce que The Americans va réellement tout de suite. La scène finale où Liz veille la mort était probablement l’une des plus surprenantes et l’une des plus horribles qu’il soit. En face d’elle, Betty (incarnée par Lois Smith) qui lui dit qu’elle a bien vécu mais qu’elle aurait bien aimé vivre plus longtemps. J’ai apprécié le « I’ve been well-trained » de Liz qui prouve encore une fois à quel point ces personnages sont tous capables des plus grandes folies. Car Liz a beau ne montrer aucune émotion, on sait qu’au fond elle peut facilement être touchée par tout un tas de choses. Cette saison est délicieuse et je ne m’y attendais pas nécessairement tout de suite lorsque je n’ai débuté. Betty n’est pas le plus important des personnages et pourtant l’épisode va lui donner une vraie importance, surtout dans la façon dont elle va mourir. C’est terrible mais d’un autre côté Liz aurait pu la tuer de façon violente et rapide. Elle a préféré laisser la femme faire une overdose de médicaments. C’est tout de même beaucoup plus doux comme mort et cela permet de se poser des questions.
Et surtout de faire parler les deux femmes. Cette scène est probablement l’une des scènes les plus touchantes de toute l’histoire de The Americans. La série m’a énormément surpris dans cet épisode et je ne m’y attendais pas du tout. Je m’attendais à ce que la série parviennent à me surprendre à un moment donné de son histoire mais probablement pas de cette façon. En tout cas c’est tellement efficace que quand elle nous raconte son histoire, on n’a qu’une envie : fondre en larmes. La prestation de Lois Smith est étonnante et surtout pleine de charme. Suffisamment pleine de charme pour que l’on n’ait pas envie de la voir mourir. Mais c’est aussi la difficulté du job de Liz et Phil, c’est de tuer parfois des gens qui n’auraient pas dû mourir mais pour protéger son pays et sa mission, tout est possible. Keri Russell, aussi stoïque qu’elle soit, n’avait jamais laissé entrevoir autant de difficultés. On sent qu’elle n’est pas certaine alors qu’auparavant dans la saison elle n’a jamais hésité. On voit aussi qu’elle est programmée, très bien programmée, tant ses émotions manquent cruellement sur son visage. Cela se voit même quand elle est chez elle avec ses enfants avec qui elle n’a pas la même vision des choses (surtout car ses enfants ont une vision américaine des choses alors qu’elle et Phil une vision russe).
Cet épisode se veut donc beaucoup plus psychologique et c’est un mal pour un bien. Je pense qu’une série comme The Americans se doit d’être beaucoup plus psychologique par moment, surtout quand elle a pour habitude de nous plonger dans des moments particulièrement horribles à l’écran (le coup de la valise au début de la saison, j’ai encore un peu de mal à m’en remettre et encore ce n’est pas la seule histoire, nous avons aussi une autre violence, celle de Phil et de cette adolescente). L’autre histoire de cet épisode c’est celle de Phil ou plutôt de Clark et de Martha. La relation entre ces deux personnages est maintenant basée sur la non-confiance en l’un comme en l’autre. Martha veut savoir qui est réellement Clark car elle sait que si Walter Taffer est celui qui enquête, ce n’est pas du tout Clark et que ce dernier n’existe tout simplement pas du tout. Elle a envie que les choses reprennent leur court entre elle et Clark mais ce n’est pas facile. Dès le début l’épisode insiste lourdement sur le fait que ce couple ne peut pas être comme auparavant et c’est quelque chose que j’aime bien car au fond Martha n’a jamais été aussi intéressante que maintenant. Avant c’était la femme qui suit, celle qui boit les paroles de tout le monde et maintenant elle est bien plus méfiante.
Et c’est pour cela que je l’aime. Mais une question se pose : que faire ? Martha ne sert plus à rien à Phil et Liz puisqu’elle ne pourra plus leur apporter d’informations mais dans un sens Phil n’a pas forcément envie de lui dire au revoir comme ça, d’un claquement de doigts. Je suppose que la question de Martha sera posée jusqu’à la fin de la saison et c’est une bonne chose. J’ai envie que l’on profite d’elle encore un bout de temps avant de peut-être passer à la phase d’élimination. La scène entre Frank Langella et Matthew Rhys est un autre de ces très jolis moments que The Americans maitrise à la perfection. On nous démontre à quel point le calme peut parfois être le pire des dangers et Frank Langella incarne à la perfection ce calme olympien. On ne sait donc pas quoi faire de lui, comment le déchiffrer, mais cela me fascine. L’acteur a un passif de rôles de ce genre là mais ici cela se voit encore plus. Phil se retrouve alors aussi à ne plus avoir le contrôle sur sa vie et ses actions car tout doit être fait pour satisfaire les autres. Il y a maintenant trop de gens qui comptent sur lui. Finalement, cet épisode de The Americans était très réussi, permettant de mettre en scène les émotions de chacun de façon judicieuse et efficace.
Note : 8.5/10. En bref, encore du très bon The Americans.