Tardieu à 360° 4 : L’homme des ondes
« J’ai naguère habité le meilleur des châteaux. » C’est par cette citation de Verlaine, plaisamment détournée, que Jean Tardieu débute le chapitre qu’il consacre à la radio dont il fut « un satellite heureux » (1) de 1944 à sa retraite en 1969. À la Libération, Jean Tardieu est appelé à travailler, avec Jean Lescure et Raymond Queneau, sous la responsabilité d’André Obey, à des émissions littéraires à Radio Libre. Le 1e décembre 1944, on lui confie la direction d’un service dramatique qui vient d’être créé. Il fait à cette occasion appel à Bernard Groethuysen « qui, dans ses Graines de drame, [fait] le tour des dialogues littéraires et philosophiques les plus admirables de l’Histoire, de Platon à saint Augustin, de Diderot à Valéry, chaque émission permettant de jouer, comme des pièces de théâtre, des textes jusqu’alors réservés à la seule lecture silencieuse » (1). Il sollicite aussi des auteurs pour leur demander des textes originaux, écrits spécifiquement pour la radio : Armand Salacrou, Bernard Zimmer, Marcel Achard, Albert Willemetz… Jean Tardieu participe ainsi à l’effort de renouvellement de la Radio qui, avant guerre, se montrait tantôt déclamatoire, tantôt commerciale, et qui désormais va acquérir un « ton » plus contemporain. En mai 1945, le Studio d’essai, qui avait été repris par son ancien directeur Pierre Schaeffer, est supprimé par Jean Guignebert, directeur général de la radiodiffusion française : on éloigne Pierre Schaeffer, devenu persona non grata, en lui confiant un voyage d’études aux États-Unis. Le Studio d’essai, rebaptisé Club d’essai, sera confié à Jean Tardieu jusqu’à sa dernière émission en mars 1960.
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