Chers estimés lecteurs,
Après une rentrée de janvier calmette, les parutions se suivent, s'enchaînent et s'empilent, affolant mon temps de lecture, de toutes celles que je n'ai pas (encore) eu l'occasion d'effectuer.
Je vous livre déjà l'argument (issu des sites de leurs éditeurs respectifs) de ces publications passées en mes mains, à défaut de mes yeux
Passée la séquence aveugle et sourde de la passion, celui ou celle qui chaque soir se glisse à la même place peut se révéler un redoutable ronfleur, un lutteur sournois jamais fatigué de tirer la couverture à lui ou, pire encore, un monstre aux pieds froids.
Conjugal – forcément conjugal – le lit fut longtemps le lieu consacré des moments essentiels d'une vie. On y naissait, on y mourait entouré des siens. Il révèle aujourd'hui les attentes contradictoires du couple qui aspire à un bien-être personnel sans renoncer pour autant à l'amour fusionnel. Comment trouver la bonne distance ?
Comment lire ou se relever à son gré sans gêner l'autre ? Le choix des chambres séparées est souvent mal compris de l'entourage et même de celui ou celle qui en subit la décision.
Spécialiste de l'intime et du quotidien, l'auteur fouille dans le secret des alcôves pour répondre à ces questions qui, pour être traitées ici avec légèreté, n'en suscitent pas moins une réflexion en profondeur."
Un lit pour deux, La tendre guerre, Jean-Claude Kaufmann, essai, Ed. JcLattès, janvier 2015, 284 pp
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L'homme au complet gris, Sloan Wilson, roman (1955) traduit de l'américain par Jean Rosenthal,, Ed. Belfond Vintage, janvier 2015, 464 pp
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L'hiver nous demandera ce qu'on a fait l'été, Henry Cuny, roman, Ed. du Rocher, mars 2015, 443 pp
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Odile Chassevent vient de disparaître. Son compagnon Francis Lecamier ferait un bon coupable mais c’est oublier un peu vite Legousse, éleveur de porcs sans activité qui vit avec sa vieille mère dans une ferme isolée.
Lorsque l’inspecteur Rivière débarque, les indices font défaut. Des premiers aveux obtenus conduisent à une fausse piste : le mystère reste entier. Une hypothèse pourrait bien le résoudre, ce n’est pourtant qu’une hypothèse.
La Fourmi assassine, Patrice Pluyette,roman, Ed. Seuil, janvier 2015, 96 pp
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N’ayant connu ni son grand-père ni son père, mystérieusement disparu alors qu’il avait deux ans à peine, David décide à quarante ans d’assembler les pièces de son puzzle familial en se rendant à Lisbonne où ce dernier s’est enfui.
Hanté par une enfance prisonnière du ressentiment maternel, d’une éducation faite de mensonges, d’omissions et d’anathèmes sur les hommes qui boivent et qui finissent clochards, il n’aura de cesse de nourrir la peur de reproduire leur destin au fil d’une dérive en forme de perdition aussi vertigineuse que fascinante.
Après Incident de personne (2010) et Muette (2013) Le démon avance toujours en ligne droite explore la quête erratique, entre réel et fantastique, d’un homme piégé par son héritage.
Le démon avance toujours en ligne droite, Eric Pessan, roman, Ed. Albin Michel, janvier 2015, 315 pp
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Au premier abord, la famille Paul incarne le rêve de la classe moyenne scandinave : célèbre dans les années 90 pour son étude sur la vie sexuelle des Finlandais, Max est un sociologue réputé. Avec sa femme, Katriina, D.R.H. dans un hôpital, ils vivent dans un appartement spacieux au cœur d’Helsinki. Mais à y regarder de plus près, le tableau est loin d’être idyllique : Max a perdu bien des illusions et désespère de pouvoir terminer un jour son nouveau livre. Son couple bat de l’aile, et ses filles – l’une à Londres, l’autre à Helsinki – mènent leurs vies sans lui. Alors, quand l’une de ses anciennes étudiantes devenue journaliste lui propose de l’interviewer pour son soixantième anniversaire, il accepte sans hésiter… ni imaginer les conséquences de cet entretien sur sa vie et celle des siens.
À mi-chemin entre Richard Yates et Jonathan Franzen, mais avec un charme résolument nordique, le Finlandais Philip Teir explore dans ce premier roman à l’ironie mordante les questions de la jeunesse, des rencontres et des ruptures, de l’amour et de la perte, et de sa résurrection au moment où on l’attend le moins.
La guerre d'hiver, Philip Teir, roman conjugal traduit du suédois (Finlande) par Rémi Cassaigne, Ed. Albin Michel, janvier 2015, 378 pp
**************« Marion, ma fille, le 13 février 2013, tu t’es suicidée à 13 ans, en te pendant à un foulard, dans ta chambre.
Sous ton lit en hauteur, on a trouvé ton téléphone portable, attaché au bout d’un fil, pendu lui aussi pour couper symboliquement la parole à ceux qui, au collège, te torturaient à coups d’insultes et de menaces.
J’écris ce livre pour te rendre hommage, pour dire ma nostalgie d’un futur que tu ne partageras pas avec moi, avec nous.
J’écris ce livre pour que chacun tire les leçons de ta mort. Pour que les parents évitent à leurs enfants de devenir des victimes, comme toi, ou des bourreaux, comme ceux qui t’ont fait perdre pied. Pour que les administrations scolaires s’évertuent à la vigilance, à l’écoute et à la bienveillance à l’égard des enfants en souffrance.
J’écris ce livre pour qu’on prenne au sérieux le phénomène du harcèlement scolaire.
J’écris ce livre pour que plus jamais un enfant n’ait envie de pendre son téléphone, ni de suspendre à jamais sa vie. »
Un récit recueilli par Jacqueline Remy.
Marion, 13 ans pour toujours, Nora Fraisse, récit recueilli par Jacqueline Remy, Ed. Calmann-Lévy, janvier 2015, 192 pp
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En Bosnie-Herzégovine, des années 1970 où règne l'influence du parti, jusqu’à l'éclatement de la Yougoslavie, les nouvelles nous racontent la vie de trois jeunes hommes, Dragan, Aleksa et Kosta. Des histoires de famille, dans lesquelles parents et enfants s'affrontent, se protègent et s’aiment. Des histoires de jeunes gens, débordants d’idéaux, brusquement confrontés au monde des adultes dont ils cherchent à s’affranchir. Des histoires d'amour, parfois impossibles.
On retrouve ici l'univers typique d'Emir Kusturica, où fantaisie et noirceur se côtoient toujours dans ce qu’il appelle un « réalisme magique ». Emprunt des souvenirs de l'auteur, profondément marqué par les événements de son pays, ce recueil révèle des tranches de vie de personnages hauts en couleur, tantôt burlesques tantôt tragiques.
Etranger dans le mariage, Emir Kusturica, recueil de nouvelles traduites du serbo-croate par Alain Cappon, Ed JcLattès, janvier 2015, 284 pp
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Bons baisers de Téhéran, Gina B. Nahai, roman traduit de l'anglais (USA) par Pascale Haas, Ed.Préludes, mars 2015, 640 pp
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Dans ce récit raconté au jour le jour, Carole Fives parvient à retranscrire, avec humour et sensibilité, la fragilité de nos existences, tout en évoquant, avec beaucoup de pudeur, le destin ordinaire d'une famille d'immigrés, s'installant en France dans les années soixante-dix.
C'est dimanche et je n'y suis pour rien, Carole Fives, roman, Ed. Gallimard, janvier 2015, 160 pp
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La Théorie de la tartine, Titiou Lecoq, roman, Ed. Au Diable Vauvert, mars 2015, 446 pp
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Nostalgie de l’adolescence, ironie du destin, Harold Cobert revisite le thème des rendez-vous manqués. L’histoire inachevée de Gabriel et Salomé, éducation sentimentale d’un siècle désabusé, se déploie au fil des pages de ce roman en abyme. Lignes brisées, Harold Cobert, roman, Ed. Héoïse d'Ormesson, mars 2015, 128 pp *********
C’est là, durant l’été 1952, que Hilton, son fils de dix-sept ans, se lie d’amitié avec Lem Dawson, le « boy de couleur » chargé de l’entretien des lieux et du courrier. Bien que sensible à la discrimination – les Wise sont juifs –, son père voit d’un mauvais œil cette complicité. Mais ce même été, lorsque l’adolescent tombe amoureux de Savannah, la nièce de Lem, il ne sait pas encore que l’innocente idylle va tourner au drame, lui révélant la face cachée de son père et signant pour ainsi dire l’arrêt de mort de Lem.
Des années plus tard, hanté par le souvenir de la jeune fille qu’il n’a jamais oubliée, Hilly part à sa recherche. Mais la culpabilité et les bonnes intentions peuvent-elles racheter le passé ?
Après un recueil de nouvelles très remarqué, Le livre de la vie, Stuart Nadler retrace un demi-siècle d’Histoire américaine dans ce premier roman qui n’est pas sans rappeler l’atmosphère Gatsby le magnifique et sa promesse du rêve américain.
Un été à Bluepoint, Stuart Nadler, roman traduit de l'américain par Bernard Cohen, Ed. Albin Michel, janvier 2015, 432 pp
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De son enfance dans un minuscule appartement du Queens d'après-guerre, fille unique d'un père camionneur idole du quartier, et d'une mère qui noyait sa mélancolie à grands coups de scotch, Eileen Tumulty a tiré un principe : toujours viser plus haut, ne jamais renoncer à sortir de sa condition.
Faire des études, décrocher un diplôme d'infirmière : Eileen s'accroche, s'endurcit. Tomber amoureuse, épouser Ed : Eileen s'envole, elle a de l'ambition pour deux. Donner naissance à un fils, trouver la maison de ses rêves, former une vraie famille : Eileen veut encore plus, encore mieux.
Et pourtant...
Les rêves ne sont-ils jamais que des rêves ?
Sentir la menace, redouter le pire, se révéler dans l'épreuve.
Et puis choisir de continuer à vivre, malgré tout. Nous ne sommes pas nous-mêmes, Matthew Thomas, roman traduit de l'américain par Sarh Tardy, Ed. Belfond, janvier 2015, 796 pp ****************** Ne quittons pas ce tour d'horizon sans saluer deux premiers romans édités par la maison d'édition Diagonale
Au creux du vide et de la solitude, une spirale naît, se lève au fond de la ville et annonce le typhon prochain. Cela commence par un rien, là-bas par un os, ici par un viel ami qui gratte à la porte de l'hôtel où travaille de nuit, Antal, le personnage principal du roman.
Ce conte urbain se distingue par le ton enlevé et l'humour de son auteur. C'est un roman léger et vif qui esquisse avec tendresse le portrait d'une génération marquée par l'ennui, avide de trouver sa place dans la société, quitte à perdre le contrôle pour renouer avec sa liberté et son instinct.
La vie en ville, Damien Desamory, roman, Ed. Diagonale, décembre 2014, 216 pp"J’avais glissé une photo de Jackie Kennedy dans la poche de mon pantalon et le soir je la posais sous mon oreiller et je dansais, dansais jusqu’à en devenir ivre. Mes sœurs disaient : on est si fières de toi, Jack, tu deviendras le plus fortuné et le plus beau de la colline. (…) Le sol tournait et mes sœurs riaient fiévreusement et soudain il n’y avait plus de problèmes, il n’y avait jamais eu aucun problème et il n’y aurait jamais plus d’obstacle dans nos vies, je voulais que ce moment demeure éternel, dans la jouissance naïve de l’instant, que demain mes sœurs et moi nous sortions acheter de beaux vêtements et que nous vendions ensemble des œufs en étoile, aux carrefours de la ville. (…)
-Un jour vous marcherez dans la rue avec moi, le visage découvert et nous danserons jusqu’à devenir fous.
-Tu sais que ce n’est pas possible…
-Il nous faudrait quitter l’Afghanistan."
Dans une langue tendre et poétique, l’auteur nous livre une aventure hors du commun, inspirée de faits réels, et signe un premier roman vibrant, percutant.
A cause de la folie des hommes, Jack de Kaboul épouse une vie paradoxale, tissée sur le fil. Résister jusqu’à embrasser une double vie, forcer le destin et s’enfuir, tel est le prix de la liberté pour certains enfants d’Afghanistan.
Quand les ânes de la colline sont devenus barbus, John Henry, roman, éditions diagonale, mars 2015, 216 pp