Un film de Znack Snyder (2011 - USA) avec Emily Browning, Abbie Cornish, Jena Malone, Vanessa Hudgens, Jamie Chung, Richard Cetrone, Carla Gugino, Scott Glenn, Jon Hamm
Original.
L'histoire : Un établissement aux prestations illégales, jeux, prostitution, etc. Les danseuses, fournies par un internat psychiatrique voisin, où l'on abuse des jeunes filles, en les faisant passer pour schizo, sont retenues captives par l'impitoyable patron et sa copine, la méchante prof de danse. Quelle vie de chien, mon pauvre Bobby ! La dernière recrue, Baby Doll, enchante son employeur. Chaque fille doit présenter sa danse, avec un univers bien à elle, et Baby captive aussitôt sa prof et ses compagnes. Elle-même part dans une sorte de monde parallèle où elle est une super héroïne. Elle compte bien profiter de son talent pour endormir la surveillance des uns et des autres et s'évader. Ses co-détenues, terrifiées, refusent d'abord de partir avec elle ; elles sont si bien gardées que c'est impossible, et elles seront punies par une mise à mort certaine. Puis finalement, devant les dons de Baby, elles décident d'écouter son plan...
Mon avis : Je ne me souvenais plus du tout de ce qui s'était dit lors de la promo de ce film à sa sortie. Il me semblait qu'il y avait eu de bons échos, mais rien d'autre dans ma tête. Je n'avais même pas vu le nom du réalisateur et heureusement, car j'aurais alors découvert qu'il s'agissait de l'auteur de 300 que je n'ai pas du tout aimé, ce qui m'aurait forcément influencée ! C'est donc avec une âme fraîche que je l'ai découvert. Et j'ai beaucoup aimé !
Pourtant ce n'était pas gagné. Au début, je ne pigeais pas grand chose, c'était quoi ces nanas bizarres ; puis ça s'est agravé lorsque Baby fait sa première danse et qu'on se retrouve dans un autre monde, entre manga et Fantasy ! Ensuite, j'ai adhéré et accepté le concept, et là, j'ai trouvé ça épatant, ce mélange de conte assez gothique (orphelines, enfermement, folie, tyrannie), avec des décors un peu kitsch et une lumière saturée à la Jeunet, et les aventures extraordinaires de ces "drôles de dames" avec leur Charlie, dans des univers parallèles. Un joyeux mélange, bien fichu, des effets spéciaux sympas, et des héroïnes attachantes !
Je vous avouerai que je n'ai pas tout compris, mais est-ce vraiment grave, je ne crois pas. Il faut prendre ça comme ça vient. Cette gamine a une sorte de pouvoir, elle hypnotise son public par ses danses, et se trouve elle-même dans un rêve, un fantasme, une transe où elle vit une autre vie et apprend à se battre contre les dragons, ce qui lui sert bien quand elle revient sur terre se coltiner aux malfrats !
J'ai passé un excellent moment, comme une gosse, devant un conte échevelé. Le côté manga m'a bien plus aussi, avec ces demoiselles aux yeux immenses, dégaines de petite écolière ou de hard rockeuse, chevelure d'enfer et bas sexy qui tiennent tout seuls, maniant les armes comme la mariée de Kill Bill. Avec Scott Glenn en maître Jedi ! Waouh ! Quel festival !
Le tout est accompagné d'une super bande-son très rock.
Ils ont aimé : "Luxuriant précipité de pop culture, hommage à Brazil et aux contes de fées : Zack Snyder (...) signe son film le plus personnel, onirique, spectaculaire et maîtrisé." (Le Figaroscope) ; "Mais la grande force du film, c'est sa mise en scène astucieuse, jouissive — et très second degré — de l'univers du paraître et des faux-semblants. "Sucker Punch", c'est une comédie musicale déguisée en film d'action, un film d'horreur psychologique maquillé en peep-show cauchemardesque, et même un manifeste féministe travesti en blockbuster pour geeks." (Metro) ; "Une vraie claque visuelle ultra jouissive, portée par une bande-son rock tout bonnement hallucinante, un choc fun au possible qui pioche dans la SF, l'heroic fantasy, les jeux vidéos et même la comédie musicale à la Chicago." (Filmactu).
Ils n'aiment pas : "Zack Snyder s'en sort avec sa mise en scène, qui ressemble ici à un jeu vidéo géant, où chaque scène rêvée tient autant du clip musical que de la cinématique virtuelle. Le problème, c'est qu'entre chaque folie visuelle, aussi sublime que poseuse (...), on s'ennuie ferme." (Excessif ; même pas vrai, on ne s'ennuie pas, les séquences dans le cabaret sont glauques et vénéneuses à souhait, éclairées par la pétillante fraîcheur des filles) ; "Son histoire de go-go danseuses qui s'évadent pour, pour oublier leur chienne de vie dans un monde virtuel apocalyptique et paramilitaire, est aussi abracadabrante qu'épuisante." (Télérama ; forcément, c'est tout sauf des geeks chez Télérama, non ?).
Le public a aimé : 550.000 entrées en France.
Pour les non anglophones, le titre veut dire à peu près le coup de poing de la victime. Sucker, ici, c'est une bonne poire, un pigeon, quelqu'un qui se fait toujours avoir. Le mot peut avoir un autre sens : celui qui s'accroche, qui squatte, qui colle. Et punch, bien sûr, c'est le coup de poing in the nose.