Des différences dans les niveaux de protéines détectables dans la salive entre enfants atteints d’autisme et enfants au développement normal, viennent d’être identifiées par ces chercheurs en chimie moléculaire. Des données, présentées dans la revue Autism Research qui pourraient permettre le développement d’un test salivaire capable de détecter l’autisme
Le diagnostic précoce reste un objectif majeur des recherches sur les troubles du spectre autistique car il permettrait une prise en charge également plus précoce des enfants atteints et des études ont montré qu’une intervention très précoce, dès 6 mois, peut permettre d’éliminer les symptômes et le retard de développement liés à l’autisme. Si des différences génétiques, de structures cérébrales, d’inflammation spécifique et récemment de voies moléculaires sont au fil des études peu à peu répertoriées, la réalité reste néanmoins que seuls 40% des enfants atteints sont aujourd’hui détectés en consultation de routine.
Les chercheurs de l’Université Clarkson et l’Université d’Etat de New York à Plattsburgh ont analysé, par spectrométrie de masse, la salive de 6 enfants autistes, âgés de 6 à 16 ans et l’ont comparée à celle de 6 enfants témoins, suivant un développement normal, appariés pour l’âge. Les chercheurs ont pu ainsi identifier des différences de protéines dans la salive prélevée sur les deux groupes.
Une signature identifiée: 9 protéines, en particulier, sont détectées à des niveaux significativement plus élevés chez les participants atteints, et 3 protéines qui, en revanche sont retrouvées à des niveaux très inférieures ou même absentes. Ces protéines identifiées jouent un rôle important dans les réponses du système immunitaire et sont également retrouvées à niveaux élevés chez les personnes ayant des troubles gastro-intestinaux. Enfin, plusieurs de ces protéines interagissent entre elles.
La perspective de tests ciblés : Alors que la salive est un fluide biologique relativement facile à obtenir, en particulier lorsqu’il s’agit d’enfants, l’identification de ce complexe protéique comme biomarqueur et signature de l’autisme, pourrait donner naissance à un test salivaire simple à réaliser en routine. Ensuite, ce complexe protéique apporte aussi des informations sur les protéines, leurs niveaux et leurs modifications, mais aussi sur leurs interactions avec d’autres protéines. La prochaine étape est donc pour cette équipe de confirmer ces conclusions sur un plus large échantillon, mais également d’identifier différents marqueurs protéiques spécifiques aux différents sous-types de l’autisme.
Source: Autism Research Jan 2015 DOI:10.1002/prca.201400153 A Pilot Proteomic Analysis of Salivary Biomarkers in Autism Spectrum Disorder
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