« Charlotte a appris à lire son prénom sur une tombe. »
David Foenkinos retrace la vie de Charlotte Salomon, une artiste peintre juive, née à Berlin, réfugiée dans le sud de la France pour fuir la montée du nazisme, et déportée en 43 à Auschwitz où elle trouvera la mort à seulement 26 ans. Jeune femme au tempérament fragile et morose (le suicide était une récurrence dans son histoire familiale), elle avait trouvé dans la peinture un exutoire à ses crises d'angoisse et de désespoir.
Et c'est bien là le problème, car j'ai trouvé la lecture très, très déprimante. Le style, sans fioriture, n'est pas plus passionnant qu'une note biographique piochée dans une encyclopédie. On discerne la quête obsessionnelle de l'auteur dans son désir de comprendre l'artiste et de nous faire partager ses mystères, sans jamais chercher à supplanter la véritable héroïne, Charlotte. Sa posture reste en retrait, et c'est tout à son honneur.
Malgré les bonnes intentions de l'auteur, le récit m'a semblé sans vie, sans flamme, sans passion. La voix du comédien est calme et posée, proposant une écoute pleine de retenue mais assez plate. Résultat, le portrait de cette jeune femme douée, tétanisée par les spectres de la mort, et qui connaîtra une destinée tragique, ne m'a pas touchée outre mesure, du fait de l'exécution clinique et froide du récit. Je suis assez déçue.
Gallimard, coll. Écoutez Lire, janvier 2015 ♦ Lu par Yves Heck (durée : 5 h 15) ♦ L'écoute en classe de ce CD est autorisée par l'éditeur.