Dans les marges toujours... Nos références occidentales nous poussent à provoquer des rencontres entre les arts "premiers" et les arts modernes mais ces rapprochements demeurent esthétiques. L'on questionne maintenant davantage la nature des oeuvres, leur fonction, leurs matériaux, la technique qui a présidé à leur élaboration ou le processus de leur réalisation qui peut être appelé "rituel".
Il semble alors pertinent de provoquer des tête-à-tête entre les arts lointains et les productions d'art brut, d'art Outsider ; mais aussi comme ici avec des oeuvres à la frontière des arts singuliers.
Ces réalisations nous présentent le monde ou des mondes qui ne nous sont pas immédiatement accessibles (n'est-ce pas le propre de l'art), mais apparaissent souvent comme autant de témoignages d'un monde difficile et de recherche d'un monde meilleur.
Travaillant avec des matériaux de récupération, Jean Médard dit "assembler pour ne pas se disperser", et nous livre ici tout un imaginaire créatif plein de poésie et surtout d'humour.
Clin d'oeil vers un monde empli de monstres et de lutins, vers une étrange communauté faite de bric et de broc qui nous touche forcément par son humilité, et nous questionne surtout, comme les masques africains peuvent le faire (voir ci-dessous), sur la frontière entre l'humain et le non-humain.
Les "Natus" (que j'ai déjà évoqués) se retrouveront à la Galerie Kanaga le 9 avril prochain.
Photos 1 et 3 © Jean Médard
Photo 2 : Crâne Vili, courtoisy Galerie Kanaga.
Photo 4 : Masque Guéré, courtoisy Galerie Kanaga