Alstom et l’Ademe vont former une coentreprise afin de partager les investissements en recherche-développement.
Publié le 26 mars 2015 par Blanchemanche
#TGV #Alstom #Ademe
Le TGV du futur est un des projets emblématiques des 34 plans de la « Nouvelle France industrielle » lancée par Arnaud Montebourg en 2013. - Alstom Transport / Design & StylingLe projet de « TGV du futur » avance, mais sans
lever les interrogations qu’il suscite . Lors d’un point d’étape sur les 34 plans de la « Nouvelle France Industrielle » lancés en 2013 par Arnaud Montebourg, le ministre de l’Economie Emmanuel Macron et le secrétaire d’Etat chargé des Transports Alain Vidalies ont donné quelques précisions sur l’avancement du dossier, et surtout son calendrier.L’ambition, précise le communiqué des deux ministères, est
« de faire évoluer le modèle de la grande vitesse en l’axant moins sur la performance technique, et davantage sur l’optimisation des coûts. » En clair, le nouveau train ne doit plus forcément être une vitrine de la technologie made in France, mais surtout coûter moins cher à produire et à exploiter, avec notamment 25 % de places en plus, et un tronçon central modulable selon le souhait du client. L’inflexion n’est pas neutre : jusqu’à présent, la conception des TGV faisait la part belle aux ingénieurs, pas forcément aux commerciaux chargé de le vendre.De surcroît, le nouveau train devra réduire de moitié sa consommation d’énergie. Pour y parvenir, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a été priée par l’Etat d’investir aux côtés d’Alstom Transport pour contribuer à l’effort de recherche-développement.L’entreprise et l’agence vont donc créer une coentreprise. Les discussions, qui doivent permettre de déterminer la part de chacun des partenaires devraient être conclues d’ici à fin avril. Selon une source proche du dossier, la coentreprise disposera au total de 120 millions d’euros.
Appel d’offres lancé d’ici l’été
La SNCF, de son côté, devrait lancer «
d’ici à l’été » un appel d’offres européen pour construire un «
partenariat d’innovation » destiné à concevoir ce nouveau train, et donc le résultat sera connu début 2016, annoncent les pouvoirs publics. Sur le papier, le passage par un appel d’offres implique une mise en concurrence qui ne garantit nullement que le marché aille à Alstom. Ce serait toutefois un véritable séisme si
Siemens ou Bombardier raflaient la mise.Dans le cas où la proposition du constructeur national et de ses partenaires serait retenue, les pouvoirs publics fixent comme objectif «
les premières livraisons du TGV du Futur à l’horizon 2019. » Le calendrier initial, qui prévoyait une mise en circulation en 2018 avec un prototype dès 2017, est définitivement enterré. Et selon un expert, il faudra probablement attendre 2020 pour sortir de la phase de prototype.Si ce nouveau planning semble plus tenable, il reste néanmoins des questions de fond. Le TGV du futur doit conquérir des marchés à l’export, mais le marché de la très grande vitesse
dans le monde a subi un sérieux coup d’arrêt ces dernières années, et il se joue autant sur des critères géopolitiques (face à la concurrence chinoise notamment) que techniques.Le marché national est donc primordial pour assurer le plan de charge d’Alstom. Mais la
SNCF n’a jusqu’à présent pas semblé déborder d’enthousiasme, au point que le fait de savoir si le nouveau TGV comporterait un ou deux étages n’aurait toujours pas été arrêté. La seconde option, privilégiée par la compagnie nationale, tiendrait toutefois la corde.
LIONEL STEINMANN / JOURNALISTE | LE 25/03
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