Le Jugendstil est l'équivalent en Allemagne de l'Art Nouveau. Les peuples germanophones, ou situés dans cette sphère d'influence, utilient également à cette époque d'autres termes, comme Reformstil ou Secessionsstil, pour identifier cette esthétique fin de siècle.
Le terme Jugendstil renvoie originellement à la revue munichoise Jugend (en allemand : jeunesse), créée en janvier 1896 par Georg Hirth, laquelle accueille artistes et critiques défendant le nouveau style. Il est également employé aux Pays-Bas, en Scandinavie et dans les pays baltes.
Cette modernité, qui affecte et transforme aussi bien l’architecture que les arts décoratifs, prend son essor dans certaines régions allemandes au début des années 1890, alors qu'une bataille esthétique se joue entre les conservateurs, ou tenants d'une tradition, et les progressistes, ouverts aux nouveaux courants tels que l’impressionnisme, le symbolisme, le japonisme, et, paradoxalement, aux idées développées par l'Arts & Crafts, né d'une réaction sur l'industrialisation des moyens de production affectant notamment l'artisanat.
Immeuble à Munich
Ces tendances émergent entre 1875 et 1890. Elles sont sensiblement plus lentes à s'imposer en Allemagne qu'en Grande-Bretagne ou en France. L'Art Nouveau allemand permet à la fois l'émergence d'individualités fortes et la production de masse. Des liens se nouent entre des plasticiens comme Fritz von Uhde, Wilhelm Trübner, Franz von Stuck, Eugene Spiro, tous d'origines diverses et de parcours différents, mais refusant le conformisme ambiant. Ainsi, Von Uhde, après un séjour à Paris, ouvre une école à Munich, où il croise Franz von Stuck. Celui-ci, l'un des initiateurs de la Sécession Munichoise de 1892, formera Eugene Spiro. Grand voyageur, Trübner se fixe d'abord à Francfort, tout en gardant des liens forts avec Berlin, où il participera activement à la Berliner Secession (1899).
Ouvert à tous ces artistes, le fondateur de Jugend, Georg Hirth, estime que l'Art Nouveau commence en Allemagne avec l'ouverture en avril 1897 de la foire de Leipzig, l'Exposition industrielle et commerciale de Saxe et de Thuringe. Celle-ci permet notamment de découvrir les expériences architecturale de Paul Möbius et une fresque monumentale de Max Klinger, laquelle provoque une polémique mais permit d'asseoir définitivement l'élan moderniste dans l'opinion. Les grandes villes de l'Empire allemand comme Munich, Karlsruhe, Dresde, Berlin et Leipzig, s'ouvrent aux changements et organisent de nombreuses manifestations similaires, engendrant une forte émulation. L'influence des grandes expositions internationales comme celles de Barcelone (1888), Paris (1889) ou Chicago (1893) est incontestable, car elles favorisent les échanges d'idées et nourrissent une forme d'esprit de compétition, non seulement sur le plan industriel et commercial, mais aussi sur le plan esthétique.
Ce sont des créateurs allemands qui répandirent l'Art Nouveau à Riga ville qui devint un exemple pour la Lettonie, avec les réalisations de l'architecte Mikhaïl Eisenstein.
D'après Wikipédia