Après « Les Pirates ! Bon à rien, mauvais en tout » , Aardman animations, connu pour avoir produit « Chicken Run » ou « Wallace et Gromit : le mystère du lapin-garou », nous livre « Shaun le mouton ». Il s’agit de l’adaptation cinématographique de la série télévisée homonyme. Richard Starzak, qui a déjà travaillé comme scénariste et réalisateur sur la série, et Mark Burton signent le scénario et la réalisation du long-métrage. « Shaun le mouton » sort dans nos salles françaises le 1er avril 2015.
Synopsis : Shaun est un petit mouton futé qui travaille, avec son troupeau, pour un fermier myope à la ferme Mossy Bottom, sous l’autorité de Bitzer, chien de berger dirigiste mais bienveillant et inefficace. La vie est belle, globalement, mais un matin, en se réveillant, Shaun se dit que sa vie n’est que contraintes. Il décide de prendre un jour de congé …
Nouvelle production des studios Aardman, « Shaun, le mouton » est un savant condensé de ce qui fait la réputation des longs-métrages du studio : un esprit bon enfant, légèrement cartoonesque, servant une intrigue simple et aux personnages attachants. En effet, le scénario de ce nouveau long-métrage d’animation met en scène Shaun, et ses amis moutons, partant à la recherche de leur fermier, perdu dans la grande ville. Des situations désopilantes à des gags toujours plus créatifs, en passant par des séquences plus émouvantes, un rythme croissant apparaît durant le visionnage, tandis que le scénario évite intelligemment les potentielles redites et mimétismes des gags passés. « Shaun, le mouton » donnera l’impression au spectateur de filer à toute vitesse, grâce à une durée d’une heure et vingt minutes (certes courte mais efficace), où malgré cela, il prend le temps de créer un univers où les personnages prennent un malin plaisir à évoluer.
En ce qui concerne les personnages de « Shaun, le mouton », il y a une véritable réussite dans leurs caractérisations. Sans pouvoir parler (le long-métrage est composé que d’onomatopées dans sa totalité), le spectateur pourra, sans aucun mal, ressentir exactement les pensées et sentiments des différents protagonistes. Grâce à des mimiques, gestes et faciès, le langage parlé devient un langage du corps, universel par la compréhension de tous. Dans cette notion d’universalité, les personnages sont également vecteurs de thématiques fortes, et qui traversent toutes les cultures (l’abandon, l’amitié, le regret, …). S’il se trouve être tant une réussite sur un plan émotionnel, c’est aussi, avant-tout, grâce à leurs physiques singuliers, dû aux techniques d’animation en stop-motion des studios Aardman. Mieux, ils vont même jusqu’à chercher un charme dans l’imperfection même de leur animation, perpétuant ce charme jusqu’à leurs personnages.
En plus des personnages, l’animation, de manière plus générale, est toute aussi soignée. Le stop-motion, associé à ces éléments à l’allure de pâte à modeler, offre un gage visuel non-négligeable à l’ensemble. La réalisation de Richard Starzak et Mark Burton se révèle très efficace, dans une optique de toujours servir au mieux le scénario. Cependant, malgré un automatisme, la mise en scène trouve, par moments, quelques jolis cadres. On pense notamment à tous les jeux de miroirs sublimes et aux champs et contre-champs bien pensés. La composition musicale de Ilan Eshkeri fonctionne très bien et s’allie parfaitement au ton de « Shaun le mouton ». Tout est mis en œuvre afin de sublimer l’animation si originale et charmeuse de « Shaun le mouton », tout en voulant offrir au spectateur le meilleur d’un divertissement de qualité. Les studios Aardman continuent de prouver qu’ils peuvent rivaliser avec les grosses productions Pixar ou DreamWorks avec talents et brio.
« Shaun le mouton » est un long-métrage d’animation aussi beau qu’intelligent dans sa construction. Humour, tendresse et aventure sont au rendez-vous, pour un pur moment de plaisir cinématographique, à l’identité bien marquée.
Shaun le mouton. De Richard Starzak et Mark Burton. Avec les voix originales de Justin Fletcher, John B. Sparkes, Omid Djalili, Richard Weber, Andy Nyman, …
Sortie le 1er avril 2015.