La Cour d’appel administrative de Stockholm en Suède a décrété le 5 mars 2015 que la cigarette électronique est désormais considérée comme un médicament pour les Suédois. A bien y réfléchir, le vapoteur sert à soigner le tabagisme, n’est-ce pas? Que pense l’Académie de médecine française à ce sujet ?
Un produit doté de propriétés pharmacologiques
Si les autorités suédoises ont qualifié l’e-cigarette de médicament, c’est parce qu’elle possède des vertus thérapeutiques. En effet, un composant du produit dont la nicotine sert à traiter la dépendance au tabac. Du coup, la cigarette électronique ne peut jamais faire partie des produits de consommation courante en Suède. Par ailleurs, l’Agence nationale du médicament locale a toujours interdit sa commercialisation. Mais grâce à la promulgation de cette nouvelle loi, il est possible que l’utilisation de ce produit soit autorisée dans le cadre de l’amélioration de la santé publique. C’est Martin Burman, porte-parole de l’Agence de médicament suédoise qui a communiqué cette information.
Un usage autorisé mais surveillé
Pour rappel, la cigarette électronique est très conseillée lors d’un sevrage nicotinique. La réglementation concernant sa mise en vente diffère d’un pays à l’autre. Si au Portugal, ce produit est en vente libre ; en Suisse, elle reste interdite. En France, un quart de la population âgée de 15 à 75 ans, l’équivalent de 1,3 million d’individus, avoue avoir déjà utilisé ce produit. 3% d’entre eux sont devenus des habitués. Il faut dire que l’e-cigarette a contribué à la réduction considérable du tabagisme dans le pays. Toutefois, l’Académie de Médecine française reste prudente et évoque la nécessité d’une surveillance plus sévère.
En effet, selon cet organisme, les études mettant en évidence les avantages et les inconvénients de la cigarette électronique ainsi que sa fiabilité dans le traitement de la dépendance au tabac sont encore insuffisantes. Aussi, les académiciens revendiquent encore la mise en place d’une règlementation plus précise quant à sa fabrication et sa distribution. Ils continuent également à soutenir l’interdiction de vente d’e-cigarette aux mineurs, de lancement de campagnes publicitaires incitant les gens à vapoter et d’utilisation du produit dans les lieux publics. Malgré ses doutes, l’Académie de Médecine n’envisage pas pour autant de dissuader les fumeurs sur la fiabilité de la cigarette électronique. En revanche, elle est favorable à la conception d’une vraie « e-cigarette médicament » qui pourrait réellement aider les fumeurs à arrêter le tabac.