Il porte en lui l’histoire de son ancêtre, mort en prison en 1873 pour avoir combattu le colonisateur anglais. Gregory Maqoma tremble, habité par cette épopée qui va nous faire traverser siècles et pays, plonger dans la terre d’où a disparu le bétail en même temps que changeait le monde. Ce monde ancien, s’il a disparu, laisse des traces indélébiles dans les corps d’aujourd’hui. Que le guerrier devienne danseur, qu’il partage l’eau et la nourriture, qu’il enterre ou exhume le passé, il se laisse pénétrer des souffrances et des luttes qui l’ont précédé, le costume qu’il endosse assume tout. Un quatuor d’hommes chante les chants de la terre, les chants du labeur, les chants des combats, les chants de l’espoir, les chants de la vie et de la mort et de la vie. Une guitare, au loin, accompagne les mouvements des hommes.
J’ai pensé au spectacle d’Akram Khan et Israel Galvan, Torobaka. Et n’ai pas été étonné de lire, dans la biographie de Gregory Maqoma qu’il avait travaillé avec Akram Khan. Ces relations entre les continents produisent de bien beaux et puissants effets.