Mercredi après midi. Les copies sont (presque) toutes corrigées. Les cours sont prêts pour les jours à venir. Le frigo est plein (information essentielle avec des z’ados à la maison). Il paraît que c’est le printemps, le calendrier est formel. Seul point d’agacement qui persiste, la nébuleuse étape de la formulation des « voeux intra académiques » : soit en jargon de profs, « là ousque tu essaies de demander une mutation en fonction des points qui te sont attribués on ne sait pas vraiment comment » (serais curieuse de jeter un oeil sur l’algorithme qui gère cette donnée). Je reviendrai plus longuement sur cette expérience lorsque j’en aurai mieux compris les subtilités (pas dans l’immédiat, hélas).
Mercredi après midi donc. Mini-moi 2 me propose de l’accompagner découvrir la dernière gourmandise « troooop bien » qui a fleuri à deux pas de la maison. Devant cette charmante invitation, je me précipite pour accompagner mon ado. Nous voilà parties vers une rue que je connais bien. Il y a une éternité quelques années, la ruelle qui accueille le fameux établissement abritait bars et restos d’étudiants. Arpentant les pavés (pas ceux de 68, des nouveaux, refaits à l’identique), je repense avec nostalgie aux années fac. Les sorties avec les copains, les soirées en boite lors desquelles on dansait sans être glués à la banquette toute la nuit un verre à la main « pour faire genre » (vous soupçonnez une allusion aux soirées djeuns actuelles ? rhooo mais où allez vous chercher ça ?), les petits déjeuners pris tous ensemble au tout petit matin après avoir été chercher les pains au chocolat dans LA boulangerie qui accueillait les noctambules avec le sourire… Au risque de passer pour une vieille chose ultra ringarde (aucune importance), je rappelle que ça n’empêchait pas de mener correctement ses études (de toutes façons, dans le cas contraire, mes parents n’auraient pas manqué de remettre les pendules à l’heure fissa !).
Mercredi après midi rue de la soif avec mini moi 2. Je cherche les anciennes devantures. Il en reste l’une ou l’autre. Certaines enseignes sont toujours là, fidèles au poste, comme des stigmates rassurantes d’une époque pas tout à fait révolue. D’autres ont disparu, laissant place à des bars d’un nouveau genre : bar à chocolat (délicieux, j’ai testé) ou bar à gaufres et crêpes qui sentent bon le retour en enfance. En face, le bar à thé que Mini moi 2 a déniché. Le concept : vous choisissez un thé (vert, jasmin, noir) et ajoutez des billes de fruit. Honnêtement, à première vue, ça sent dangereusement la chimie alimentaire. Contre toute attente, le résultat n’est pas désagréable, rafraîchissant et agréablement parfumé, le tout dans un décor acidulé (avec de l’orange partout !). Cerise sur le gâteau, la propriétaire est charmante et explique qu’elle dispose d’une belle salle en sous-sol. Je réfléchis vite fait, hasarde le nom d’un ancien caveau. Bingo ! Il s’agit bien du Paradise (rien que le nom fleure bon les années 90), temple de nos soirées disco. Je descends, rien n’a changé. Mini moi 2 sourit en me voyant papoter du bon vieux temps avec une parfaite inconnue. A l’insu de son plein gré, elle m’a ramenée sur les lieux du crime