Airbus entre de plein pied dans l'ère du développement « durable »
Publié le 25 mars 2015 par ToulousewebAvec son énorme contrat en Corée Airbus Helicopters entre de plein pied dans l'čre du développement ... Ť durable ť
Apparemment pour l'industrie française et européenne, voici revenu le temps des méga contrats. Dassault a ouvert le ban en vendant 24 avions Rafale ŕ l'Egypte. Encore que ce n'est pas le gros contrat attendu, celui-ci devrait venir de l'Inde avec les 126 Rafale souhaités par ce pays. Chacun guette au quotidien les signes qui arrivent de lŕ-bas et je dois dire que malheureusement ils ne sont gučre positifs jusqu'ŕ présent.
Airbus Helicopters vient de s'inscrire dans le registre des grands contrats en signant un accord d'1,5 milliards d'euros avec le sud coréen Korea Aerospace Industries (KAI). Ce contrat porte sur le développement et la fabrication de plus de 300 hélicoptčres civils et militaires. Dans le détail, Norbert Ducrot, vice-président d'Airbus Helicopters en Asie du Nord, explique que la 1čre partie porte sur 214 hélicoptčres militaires d'attaque. Viennent s'y ajouter une centaine d'appareils civils destinés au marché civil et parapublic coréen comme la sécurité civile au sens large, les secours et le sauvetage, la surveillance des lignes électriques, autrement dit tout ce que les hélicoptčres savent parfaitement faire.
Cette happy end intervient ŕ la suite d'un appel d'offres qui avait été lancé en juin dernier. La filiale d'Airbus Group s'est opposée ŕ l'italo-britannique Agusta WestLand ainsi qu'ŕ l'américain Bell Helicopters. Aprčs une sévčre compétition, c'est l'Europe qui a été choisie.
Deux modčles d' hélicoptčres dérivés de machines existantes vont envahir le marché coréen. Apparaît donc dans la gamme le LCH pour Light Civil Helicopter. Ce sera en fait une nouvelle version de l'EC155B1 qui est la toute derničre version du Dauphin. Avantage de cette machine, elle ne nécessitera pas de nouvelle certification. Et puis, autre dénomination dans la gamme : le LAH pour Light Armed Helicopter. Il est toujours développé sur la base d'un EC155B1 mais il devra ętre qualifié par l'armée de terre coréenne. Il sera donc livré en 2022 soit un an plus tard que le LCH prévu pour 2021, ce qui est logique.
Norbert Ducrot n'a pas omis de révéler une clause trčs importante du contrat. Il comprend en effet un volet exportation. Airbus estime en effet que les 2 LCH et LAH sont maintenant potentiellement devant un marché de 600 appareils. Ť Ce qui peut représenter pour Airbus Helicopters un revenu de plusieurs milliards d'euros sur 20 ans ť dixit Norbert Ducrot.
Le mois de mars a été particuličrement fructueux pour Airbus Helicopters puisque le 26, lors du passage du président chinois ŕ Paris, la firme de Marignane a signé un accord de coproduction avec Avicopter qui engage les 2 parties pour 20 ans. L'accord porte sur la fabrication d'un biturbine de la classe des 7 tonnes : il s'appellera EC175 quand il sortira des chaînes de Marignane et s'appellera AC352 quand il sera produit ŕ Harbin en Chine. Ť Cette fois, il y a une véritable répartition du travail avec notre partenaire chinois ť dit Guillaume Faury, le PDG d'Airbus Helicopters. Les Chinois seront responsables de la structure, du fuselage et de la poutre de queue. Marignane enverra aux Chinois des éléments mécaniques et une partie du systčme du pilote automatique. L'objectif est de sortir un millier de machines mais probablement beaucoup plus quand les Chinois auront desserré l'étau réglementaire qui limite - le mot est faible - le vol des hélicoptčres privés. Rendez-vous compte qu'actuellement pour un pays d'1 milliard 300 millions d'habitants, le marché est d'une vingtaine d'appareils vendus seulement chaque année !
Mais Airbus Helicopters ne veut pas en rester lŕ. Il porte maintenant ses efforts sur le marché polonais. Le premier ministre français, Manuel Valls, est d'ailleurs allé jouer tout récemment le rôle de VRP d'Airbus Helicopters en Pologne. Attendons... Ces accords industriels au long cours sont une bénédiction pour une entreprise. Puisque nous sommes dans le développement durable, cela signifie qu'ils durent. Et c'est trčs bien ainsi !
AeroMorning - Gérard JOUANY