Arts en "marges"

Publié le 25 mars 2015 par Detoursdesmondes


L'art ne vient pas coucher dans les lits qu'on a faits pour lui ; il se sauve aussitôt qu'on prononce son nom : ce qu'il aime c'est l'incognito. Ses meilleurs moments sont quand il oublie comment il s'appelle.
écrivait Jean Dubuffet...
Si l'art brut commence à être beaucoup plus connu et reconnu de nos jours (pour preuve des collections muséales telles celles de la Halle Saint Pierre), que dire de l'art Outsider ?
Un art relatif par définition à ce ou celui qui est « étranger », à quelque chose qui « se trouve au dehors » ou l'artiste lui-même ?
En tout cas, à un art marginal, indiscipliné...


Comment ne pas songer par ces définitions même à un rapprochement avec les objets des arts lointains, plus particulièrement ceux qui ont été façonnés, chargés, pour donner un sens à ce qui est en passe de devenir "informe" mais "sacré" d'une certaine façon ?
C'est cette approche que mettent en oeuvre Jean-Jacques Mandel et la Cavin-Morris Gallery de New York dans une exposition intitulée Vodun, Vodou, Conjure : The animistic arts of the african disapora. Vernissage jeudi 26 mars !


Dans ces arts, ce qui compte c'est le processus et l'intention. Ces oeuvres ont en commun le fait qu'elles nous "captivent". Se dressant contre tout jugement esthétique, elles façonnent à leur manière des "pièges cognitifs".
Mais au-delà de ces considérations que l'on pourrait qualifier de cérébrales, ce que les oeuvres exposées ici expérimentent, c'est que de tous temps les hommes crient leur lutte pour survivre.


Photos 1 et 3 © Jean-Jacques Mandel Collection
Photo 2 © Leonard Daley
Photo 4 : © Bessie Harvey