Magazine Design et Architecture

BISCHWILLER (Bas-Rhin)

Publié le 25 mars 2015 par Aelezig

Ah, l'Alsace ! Que de charmants villes et villages ! Je n'ai pas encore fait beaucoup de billets sur cette région... Il faut que je comble cette lacune.

Bischwiller est une petite ville située à 21,6 km au nord de Strasbourg. La Moder, un affluent du Rhin, traverse la ville.

z42

La ville s'est développée au sud du ruisseau Rothbaechel, non loin de son point de confluence avec la rivière Moder. Pour échapper aux crues de la Moder, les premières habitations ont été érigées vers le XIIe siècle sur une butte dénommée Luhberg. Une première Maison Communale, incendiée et détruite en 1636, se dressait dans un îlot urbain triangulaire formé par les trois rues de la Couronne, de la Grange et de Rohrwiller. Après la guerre de Trente Ans et l'arrivée de Huguenots français à Bischwiller, la cité se développe vers l'ouest.

L'instabilité politique et militaire des dernières années de l'Empire napoléonien sont néfastes aux activités textiles bischwilleroises. Pour pouvoir se maintenir des drapiers et des investisseurs regroupent leurs capitaux et créèrent les premières manufactures de la cité ; telles la Leroy et Compagnie, la Goulden et Compagnie ou la Heusch et Weiss. En 1818, cette dernière fait fonctionner 18 métiers à tisser.

En 1842, le fabricant Kunzer est le premier à Bischwiller à s'équiper d'une machine à vapeur en remplacement d'un manège à bœufs ou à chevaux. Par la suite d'autres manufactures franchissent ce cap. Cette nouvelle énergie permet la diversification des activités industrielles. Ainsi les ateliers de tissage s'augmentent de filatures, de foulons et de teintureries. La production de drap grossier est complétée de nouveaux produits. produits tels les zéphirs, les amazones ou les satins-laine. En 1870, près de 5000 ouvriers dont 2000 tisserands travaillent dans les entreprises de Bischwiller.

Les premières troupes allemandes arrivent en ville le 12 août 1870. Près de 4000 soldats allemands sont logés chez les habitants. En plus de cet accueil forcé, vivres et fourrages sont réquisitionnés et la municipalité doit payer une lourde contribution de guerre. Mais au bout du compte le sort de Bischwiller est nettement plus enviable que celui de Strasbourg, qui est assiégée et bombardée pendant près de quarante-cinq jours en août et en septembre 1870.

z43

L'annexion de l'Alsace-Lorraine au Deuxième Reich allemand fait connaître à Bischwiller des années diffiles. L'industrie locale, essentiellement textile et lainière, très adaptée au goût et au marché intérieur français, se trouve en 1871 coupée de ses principaux débouchés. Il lui faut s'intégrer au marché allemand, saturé et plus compétitif et abandonner brutalement le marché français du fait de droits de douanes excessifs sur les produits exportés.

Près d'un tiers des Bischwillerois refusent la domination allemande. Les premiers à partir sont les "optants" qui profitent d'une clause du traité de Francfort valable jusqu'en 1872. Cette modalité autorise les Alsaciens-Lorrains à conserver la nationalité française mais sous condition de s'installer en France ; 1 023 bischwillerois quittent la ville dès les premières années de l'annexion. La majeure partie des industriels et artisans de Bischwiller choisissent cet exode. Ils sont suivis par bon nombre de leurs ouvriers. Ainsi entre 1870 et 1874, environ 4 000 Bischwillerois quittent leur région d'origine.

Quelques années plus tard, du fait de la fuite des entreprises du textile et de ses employés, il ne reste plus que 6 815 Bischwillerois ; soit une baisse de près de 40 %. À partir des années 1880, l'économie locale commence à se remettre de ce choc. Plusieurs entreprises s'installent à Bischwiller comme la cartoucherie Walbinger-Meuschel en 1882, la fonderie Pulfermuller en 1883 ou la savonnerie Hirtler en 1886. En 1885, la Nouvelle Manufacture de Draps s'installe dans les locaux déserté de l'entreprise Blin. Le retour de l'activité économique marque aussi le retour d'une nouvelle population ouvrière. Les autorités impériales allemandes afin de marquer davantage leur présence, construisent d'imposants édifices comme la Poste en 1896, le Tribunal cantonal en 1899 et plusieurs casernes en 1889 et en 1913.

Crée en 1883, la Société Alsacienne de Filature et Tissage de Jute (ou plus simplement la Jute) est l'entreprise qui marque le plus le renouveau économique de Bischwiller. Elle devient le principal employeur de la ville. La direction pratique une politique paternaliste envers ses employés avec la mise en place d'une garderie d'enfants, d'un dispensaire de soins, d'un foyer récréatif, d'une chapelle catholique pour ses employées d'origine polonaise, d'une coopérative, d'une caisse d'épargne, etc. Aux abords de l'usine, les familles ouvrières logent dans une cité composée de maisonnettes.

z44

L'Alsace redevient française en 1919, puis est reprise par les Allemands pendant la deuxième guerre mondiale, avant de redevenir française définitivement.

En 1961, les actionnaires de la Société Alsacienne de Filature et Tissage de Jute décident, face à une conjoncture difficile, de cesser toute activité et de liquider leur entreprise. L'importante surface industrielle qu'occupait cette activité est reprise en 1962 par Vestra une entreprise textile strasbourgeoise qui devient à son tour le principal employeur local. Les deux dernières décennies du XXe siècle font voir aux entreprises alsaciennes du textile des heures sombres du fait de la mondialisation. Vestra ferme définitivement ses portes durant l'année 2002.

En 2012, la commune comptait 12 643 habitants. 

A voir un jour !

D'après Wikipédia


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Aelezig 127315 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog