Modifier les gènes d’un enfant avant même qu’il naisse, cela relève de la science-fiction. Pourtant, ce serait désormais possible et on doit ce miracle à un outil révolutionnaire portant le nom de CRISPR-Cas9. Mais cette remarquable découverte fait déjà l’objet de plusieurs critiques. Les scientifiques éprouvent même une crainte quant aux dangers qu’elle pourrait occasionner.
Un outil censé améliorer le traitement de plusieurs maladies
L’ingénierie génétique arrive à un stade avancé grâce à l’apparition de CRISPR-Cas9. Cet enzyme rend en effet possible la modification et la réparation des cellules germinales d’un être humain. En d’autres mots, il sert à découper les brins d’ADN. Grâce à CRISPR-Cas9, on peut améliorer le traitement d’un grand nombre de pathologies incluant les troubles génétiques rares ainsi que les maladies à caractère héréditaire comme l’asthme et le cancer. C’est une grande révolution dans le domaine de la science et de la médecine. Bien sûr, il faudra encore une étude minutieuse pour mettre au point cet outil. En effet, il n’a été testé que sur des souris et des singes. Toutefois, les scientifiques sont optimistes quant à l’efficacité du CRISPR-Cas9 dans la manipulation des gènes d’être humain.
Une technique fortement redoutée par les scientifiques
Si le CRISPR-Cas9 est censé être un outil perspicace pour lutter contre les maladies héréditaires, ses implications éthiques et sociales sont importantes. En effet, le fait qu’on puisse l’exploiter pour modifier le génome humain pourrait faire naître de mauvaises idées comme la conception d’un enfant chez certaines personnes. Grâce au CRISPR-Cas9, les parents peuvent effectivement choisir le sexe et même les caractères de leurs futures progénitures. Plusieurs scientifiques incluant les deux prix Nobel américains Paul Berg et David Baltimore ont déjà émis leur crainte sur le sujet dans les revues Nature et Sciences. Ils tiennent à conscientiser les chercheurs qui prennent en charge les travaux sur l’importance du danger. Le collectif de scientifiques recommande donc l’imposition d’un moratoire des essais cliniques sur les êtres humains. Ils estiment que la mise en place d’un encadrement plus adéquat est fortement requise avant de procéder au traitement des cellules germinales. Notons que la manipulation du génome est régie par une loi sévère en Europe, aux Etats-Unis et dans divers pays. En effet, elle est strictement interdite quand l’objectif est de modifier les caractéristiques d’un enfant. Mais dans d’autres pays, les risques que le CRISPR-Cas9 puisse être utilisé pour des fins illicites sont élevés.