En ce moment, le moral des troupes est en baisse.
Ben oui, quoi, vous écoutez la radio comme moi… Ou alors, vous faites partie des chanceux qui pouvez regarder la télé, puisque vous, vous n’avez pas déménagé le week-end dernier et que votre petit écran n’est pas enfoui derrière une montagne de cartons de 937kg chacun…
Bref, c’est la déprime totale en France.
L’immobilier est au plus haut (question prix de vente), et les investissements sont au plus bas (crédits refusés, taux abominablement élevés etc.)…
« Restez donc locataire, au moins vous serez mobile. C’est bien, ça, la mobilité. Vous pourrez trouver du travail plus facilement comme ça, aux Etats-Unis ou au Japon pourquoi pas ? Ou mieux, dans le Nord pas de Calais, c’est la mode. Avec un peu de chance, vous aurez même un plein temps à 45H par semaine ! Et vous gagnerez presque le SMIC ! Trop bien !»
L’essence n’a jamais été aussi chère (1,50 € le litre de diesel, on croît rêver !)…
Bof, on n’a qu’à marcher. C’est bon pour la santé, de marcher, un peu de bonne volonté ! Comment ça, vous bossez à 30km de chez vous et vous commencez à 5H du mat’ ? C’est encore mieux, vous profiterez de la rosée matinale et vous n’aurez plus besoin d’aller au club de sport le soir pour faire de l’exercice ! Un peu de bonne volonté, que diable ! Vous avez du boulot, vous au moins… Arrêtez d’être aussi bourgeois…
Le prix de la baguette de pain explose…
Et bien, ça vous donnera une raison de vous mettre à la MAP. C’est sympa, la MAP, ça laisse libre court à sa créativité en plus. De quoi vous vous plaignez ? C’que vous êtes rabat-joie, vous alors !
Et en plus, il pleut.
Alors qu’est-ce qu’on fait, nous les nanas, quand on a le moral dans les chaussettes ?
Ben on va chez le coiffeur pardi !
Ah… non, pas possible, y’a plus de sous ce mois-ci.
Pouvoir d’achat en baisse oblige…
Ben oui, il faut bien faire un choix : la coupe de cheveux tendance et réconfortante (« madame Michu, je vous le demande, où va le monde et qu’allons-nous devenir? Un peu plus effilé sur la droite, les mèches, s’il vous plaît… ») ou la facture EDF du mois (pas vrai, ça ! Le prix du gaz explose encore ! Bon, tant pis, on n’ira plus au cinéma…)
Rhooo là là….
Bon, y’a plus qu’une solution.
Pour se remonter un peu.
Une bonne bouffe à l’ancienne. Avé le béret.
Et du bon pain frais, à la croûte dorée et croustillante et la mie tendre et moelleuse (la bonne baguette du boulanger quand même, na !), le vin (bien rouge, épanoui, profond, délicieux…), l’entrée fraîche et audacieuse, la salade verte et croquante, le plat mijoté longuement avec amour…
Et le fromage.
Le fromage, qui fond dans la bouche, bien crémeux, bien piquant, bien typé…
Avec une gorgée de vin, hop ! Huummm…..
Ah, vous voyez ? Après ça, l’essence qui augmente… Pfff…
On s’en fiche.
De toute façon, ça a un goût de reviens-y… Encore un peu de fromage, encore un peu de vin… Donc la voiture, hein, on oublie, on prendra le car…
Mais attention, malheureux !
Pas n’importe quel fromage surtout ! Pour se remonter le moral, il faut du fromage, du vrai, du qui-sent, du coulant…
Du beurk, quoi.
Comment ça, vous ne connaissez pas le beurk ?
Rhoooo…. Quel dommage (pour vous !) ;-)
Le beurk, c’est Bernard qui nous l’amène. Bernard, il est trop sympa. Parce que nous, on se régale….
C’est pas vraiment son nom, le « beurk », rassurez-vous. C’est le nom qui a été donné à ce divin produit, je ne vous dit pas pourquoi, vous avez deviné…
Ca sent fort… Ca se présente sous forme de petit seau… C’est « beeeuuurrrrkkk ! » quand on le voit…
Mais si on ose plonger sa cuillère dedans alors là…
C’est trop top !
C’est en fait un mélange de fromages de chez nous, dans le Dauphiné : du Saint Félicien et du Saint Marcellin.
Wikipédia :
Le Saint-Félicien est un fromage français du sud de la région lyonnaise. C'est un proche cousin du saint-marcellin. Il doit son nom à la place sur laquelle donnait la boutique du fromager qui en est à l'origine.
Il était à l'origine confectionné avec du lait de chèvre, mais désormais, il est plus souvent confectionné avec du lait de vache. Sa pâte est molle à croûte fleurie.
Le Saint-Marcellin est un fromage français du Dauphiné.
C'est un petit fromage à base de lait de vache, à pâte molle à croûte fleurie, d'un poids moyen de 80 grammes. Sa production est réalisée avec le lait provenant de 300 communes de l'Isère, de la Drôme et de la Savoie.
Les premières mentions historiques du Saint-marcellin datent du XVe siècle époque à laquelle on le trouve sur la table du roi Louis XI de France (1461-1483). Originellement il était fait avec du lait de chèvre, mais à partir de 1730, la réglementation sur l'élevage caprin pour un reboisement rapide des campagnes a pour conséquence une diminution des troupeaux et le lait de vache commence à compenser les manques.
Les fromages invendus dans les grandes surfaces sont résupérés avant la date limite de péremption, et sont « recyclés » en beurk. C’est pour cela que le beurk est bien fait, bien coulant, les fromages utilisés étaient à point !
Et c’est pour cela aussi qu’il est vendu sous forme de petit seau de 2 kg… Il faut le vendre en gros pour vite épuiser les stocks… Et le manger vite aussi !
Mais pour cela, aucun problème, on se dévoue volontiers… Surtout ma soeur Sandrine... ;-)
(là elle me tue pour de bon, c'est sûr!)
Et c’est pas seulement à la petite cuillère ou voluptueusement tartiné sur une tranche de pain frais qu’il se déguste… Dans la cuisine, c’est topissime aussi !
Alors si ça vous dit…
C’est à « l’étoile du Vercors » que l’on doit cette merveille… A Saint-Just-De-Claix… Mais le mieux, c’est que vos veniez visiter notre belle région pour en profiter !
Pourquoi pas à l’occasion de votre visite à Grenoble, pour la rencontre inter-bloggueurs ? Vous vous souvenez, c’est prévu pour le 12 juillet…
Venez beurker vous aussi, vous ne le regretterez pas ! ;-)
Et si on vous dit que c’est anti-glamour, les fromages qui puent, dites simplement que vous êtes une vraie femme authentique, qui s’assume, une bonne vivante qui aime apprécier les bonnes choses, voilà tout.
Et croquez dans votre tartine de beurk d’un air assuré. Ils y viendront bien aussi !
Fricassée de volaille au Beurk !
D’après « Cuisine et Vins de France »… réadapté !
4 blancs de poulet, 300 g de champignons de Paris, 4 cuillères à soupe de « beurk », 30 g de beurre, 20 cl de crème épaisse, 2 oignons, 1 gousse d’ail, un peu de persil, sel, poivre
Coupez les blancs de poulet en lanières régulières, pas trop fines. Nettoyez les champignons, rincez-les et épongez-les. Eliminez le pied terreux. Détaillez les chapeaux en tranches.
Faites chauffer le beurre dans une sauteuse. Mettez les oignons émincés à dorer. Ajouter les champignons, la gousse d’ail écrasée et dégermée, le persil haché. Laisser mijoter 5 minutes.
Ajouter les lanières de poulet à dorer, à feu vif, en remuant régulièrement. Dès qu’ils sont colorés, ajoutez la crème et le « beurk ! ».
Salez, poivrez, mélangez et laissez mijoter à feu dous et à couvert pendant 10 min.
Au moment de servir, parsemez de persil fraîchement ciselé. Accompagnez éventuellement cette fricassée de riz blanc ou de pâtes fraîches !
Ouahh! Ca sent TROP BON!
Non, on ne se bouche pas le nez! On goutte!
...
Et n'oubliez pas le concours "Parfum de Menthe", vous avez jusqu'au 30 juin...