American Crime // Saison 1. Episode 3. Episode Three.
Ce qui m’intéresse énormément dans American Crime c’est la façon dont la série exploite ses diverses thématiques. La série évolue constamment et sa structure est pour le moment très intelligente. Dès le début de cet épisode, les choses sont très différentes et la série vient alors nous démontrer que tout ce qu’elle fait dans sa façon de rappeler chaque problème c’est que tout est finalement une façon de nous donner envie de voir beaucoup plus loin. Cela fait un mois que le crime a eu lieu et Alonzo se prépare pour aller au boulot. L’ouverture de l’épisode se faire de la sorte, avec un silence qui vient en dire long. A côté, ce qui se passe autour de Tony est là aussi intéressant. Entre morosité d’un côté et violence de l’autre, la série veut nous montrer à quel point dans le monde de American Crime tout est complexe et surtout âpre. La scène du match de basket est assez intéressante et surtout importante à mon humble avis dans cet univers. C’est une scène terrible, choquante mais c’est pour cela que j’apprécie American Crime, car elle n’a pas peur de faire quoi que ce soit. Mais Tony est sauvé par un autre adolescent hispanique, ce qui nous permet d’être rassuré que Tony est en sécurité et protégé. Enfin, pour le moment.
J’aime beaucoup ce que Barb fait autour autour de l’idée même de American Crime. La mort de Matt a beaucoup impacté la vie de Barb et de son ex mari mais surtout de Barb. Elle veut que des charges supplémentaires soient ajoutées au dossier : le fait qu’il a été visé pour sa race. Elle estime que la mort de Matt est un crime de haine raciale. Elle prend un exemple assez intéressant d’ailleurs, puisque son argument est : « If a white person said he hated blacks and shot a black, you know you would charge him with a hate crime ». Elle a bien raison même si ses motivations (à Barb) sont tout de même assez troublantes. Elle veut surtout que les blancs tués par des gens d’autres origines ethniques aient les mêmes droits que les autres « One rule for them, one rule for us. We don’t deserve to be treated equal? ». Je comprends le propos et American Crime est une série qui porte justement ce propos pourtant complexe et pas facile à amener. Par ailleurs, Carter va recevoir une visite en prison, celle d’une femme musulmane qui se trouve être… sa soeur qui a trouvé du réconfort dans la religion. Le traitement de la perception de la religion par les autres (et donc ceux qui ne comprennent pas forcément l’engagement de certains) est un autre aspect qui me plaît dans cet épisode.
Carter va mettre sa soeur face à ce qu’elle était auparavant, le fait que son vrai nom est Doreen et pas Aliyah (un nom qu’elle a pris lors de sa conversation à la religion musulmane). Aliyah veut trouver un avocat pour Carter, quelqu’un qui pourrait défendre sa cause afin de l’aider. Elle a besoin qu’il change, qu’il devienne différent tout simplement. La place de la religion dans tout cela m’a beaucoup plu car c’est une façon de confronter là aussi deux points de vue complètement différents : la vision de quelqu’un qui croit et de quelqu’un qui ne croit pas. La série a besoin de parler de toutes ses thématiques afin de créer une série globale qui parle de plusieurs choses et pas seulement du crime de Matt. Le crime de Matt est juste le point de départ qui va donné à la série l’occasion de réellement démarrer. Finalement, American Crime parvient à faire quelque chose d’intéressant avec la religion, les crimes de haine raciale, l’engagement des parents face à la mort d’un fils (et tout ce que cela peut engendrer derrière). J’ai notamment adorer une scène assez anodine et c’est celle de Barb chez le coiffeur. Elle montre à quel point Barb est perdue dans sa vie. C’était beau tout simplement et touchant.
Note : 8.5/10. En bref, American Crime continue de me surprendre.