~~d'après LE LOUP de Maupassant
Je n’ai jamais chassé, mon père non plus Mon grand-père non plus. Par contre mon trisaïeul Albert Chassait le loup tous les hivers. Il n’aimait que cela, Ne vivait que pour cela. Fin novembre 1762, Un loup furieux Hurlait du soir au matin À Saint-Florentin. Il dépeuplait Toutes les bergeries. Ce loup au pelage gris Avait même dévoré un bébé. Mon aïeul résolut de le tuer. Dans la forêt, au début d’une nuit, Il vit une forme grise passer devant lui. Jouant son va-tout, Il s’élança à la poursuite du loup. Il le suivit par les taillis et les futaies, L’œil fixé sur la bête qui fuyait. Dans un vallon sans issue, acculée, Épuisée, Dos rond, poil hérissé, Yeux luisants, la bête l’attendait. Mon aïeul se jeta Sur le loup, Le saisit par le cou Et l’étrangla.